Cinquième album studio de Kaiser Chiefs

C'est en tombant sur l’émission The Voice, version anglaise que je suis tombé sur Ricky Wilson et Kaiser Chiefs. Tous ceux qui ont chanté à plein poumons le «Ruby » jouant au tout premier Guitar Hero, sauront à quoi je fais référence.

D’un point de vue mélodique, les Chiefs sont des Britanniques purs et durs. C’est donc avec beaucoup d’anxiété et d’appréhension que j’ai écouté Education, Education, Education,  Education & War, le cinquième album studio de Kaiser Chiefs. Tout d’abord, je ne voulais pas être déçu par le charmant personnage qu’est le chanteur Ricky Wilson pour qui je me suis découvert beaucoup de sympathie grâce à sa passion musicale. J’étais aussi plutôt inquiet d’entendre les paroles de ce nouvel opus considérant que l’auteur principal des quatre albums des Chiefs, l’ex-batteur Nick Hogdson, a quitté le groupe en 2012 pour se consacrer à des projets personnels.

Or, c’est justement là le problème : Kaiser Chiefs n’a absolument rien changé à une formule qui a déjà fait ses preuves. Il ne s’agit pas de repartir à zéro et tout changer en perdant ainsi l’identité même du groupe, mais au cinquième album, habituellement, tu dois au moins essayer de te réinventer, de t’embellir, de t’améliorer.

Est-ce que l’album contient d’autres défauts, mis à part le manque d’originalité du groupe? Oui. Premièrement, on peut sentir une certaine répétition au niveau mélodique. Ça sonne bien, ça s’entend bien, mais après quelques écoutes, on comprend vite le style et les accords. Deuxièmement, ayant toujours été très politisé, l’album nous laisse insensible face aux nombreux problèmes de la Grande-Bretagne, mentionnés à travers la dizaine de chansons. On peut même trouver qu’ils vont trop loin, que ça en devient même pompant par moment ; je pense surtout ici aux chansons Ruffians on Parade, Misery Compagny et Cannons. Finalement, l’album manque cruellement de chansons marquantes. Outre Coming Home qui deviendra certainement un succès radiophonique, la plupart des chansons tombent à plat, et ce, même avec la voix à la David Bowie de Ricky Wilson.

En conclusion, il ne faut pas tout jeter de cet opus. D’ailleurs, il plaira très certainement aux admirateurs du genre et à ceux qui veulent découvrir sans se casser la tête. Toutefois, l’album voguera certainement sur la popularité que cause la participation de Wilson à The Voice UK. Si on peut prévoir un succès côté ventes en Europe, on peut aussi craindre une chute de popularité en Amérique. Si le futur s’annonce ensoleillé pour la musique british, on ne peut en dire de même avec les Kaiser Chiefs. Son évolution mélodique avortée exige dorénavant une véritable révolution nécessaire à sa survie musicale.

F.B.

Related posts

Rencontre avec le metteur en scène Moez Gdiri :  « L’adaptation du théâtre européen nous a éloignés de notre réalité tunisienne »

CONECT : Dissolution du Groupement professionnel d’industrie cinématographique

Habib Bel Hédi élu président de la MACTSC