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Quatre Palestiniens ont été tués lundi dans des affrontements avec les forces israéliennes au camp de réfugiés de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée où les heurts se sont multipliés ces dernières semaines, l’Autorité palestinienne mettant en garde contre une « situation explosive ».
Tôt lundi, la police des frontières israélienne, une unité armée opérant en Cisjordanie occupée, participait à une opération à Jénine pour arrêter une personne soupçonnée d’implication dans des activités « terroristes » lorsqu’elle a été la cible de tirs, a-t-elle indiqué.
« Des tirs nourris ont été dirigés vers la force, à courte distance et par un grand nombre » de personnes, a prétendu la police, disant avoir « riposté aux coups de feu et neutralisé leurs auteurs », sans déplorer de victimes dans ses rangs.
Salah Omar (19 ans) et Raëd Abou Saïf (21 ans) ainsi que Amjad Iyad Azmy et Nour Abdelilah Jarari, dont les âges n’ont pas été communiqués dans l’immédiat, ont été tués « par des tirs » israéliens, a rapporté le ministère palestinien de la Santé.
Un photographe de l’AFP a pu constater le décès de MM. Omar et Abou Saïf à la morgue de l’hôpital de Jénine, tandis que les deux autres dépouilles ont été conservées par les forces israéliennes, selon le ministère palestinien.
Un porte-parole de la police des frontières sionistes a confirmé à l’AFP cette information.
« La poursuite de la politique israélienne (en Cisjordanie, NDLR) mènera à une situation explosive, à un renforcement des tensions et à l’instabilité », a alerté le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeina.
Dénonçant dans un communiqué un « crime haineux », il a tenu l’Etat juif pour « responsable de l’escalade et de ses répercussions ».
Deux des Palestiniens tués vivaient dans le camp de réfugiés de Jénine, point chaud lors des deux Intifadhas (soulèvements palestiniens, 1987-1993 et 2000-2005), selon l’agence officielle palestinienne Wafa.
Les deux autres victimes, MM. Abou Saïf et Jarari, étaient originaires de la ville de Jénine, d’après cette source.
*Manifestations et affrontements
Au cours des dernières semaines, de nombreux affrontements ont opposé les forces israéliennes à des Palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée, principalement à Jénine et à Beita, une ville palestinienne qui lutte contre l’installation d’une colonie juive à proximité.
Des Israéliens ont fondé début mai sur une colline face à Beita la colonie d’Eviatar, dite « sauvage » car n’ayant pas été autorisée par le gouvernement de l’entité sioniste.
Après plusieurs semaines de heurts et de tensions, un accord a été conclu entre le gouvernement israélien et les colons qui ont évacué les lieux début juillet.
Mais les colons ont laissé derrière eux leurs mobile-homes, le temps que le ministère israélien de la Défense étudie les droits de propriété des terres afin de déterminer si elles peuvent être considérées comme israéliennes.
Si le ministère statue en faveur des colons, ces derniers seront autorisés à s’implanter de manière plus pérenne.
En attendant, l’armée sioniste maintient sa présence sur les lieux et les habitants palestiniens de Beita et des environs continuent de manifester, principalement le vendredi, jour de repos hebdomadaire.
Les rassemblements sont chaque semaine émaillés de heurts avec l’armée israélienne et plusieurs Palestiniens ont été tués dans ces accrochages qui ont également fait des centaines de blessés.
La Cisjordanie est un territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël et toutes les colonies israéliennes qui y ont été établies sont considérées illégales au regard du droit international.
Environ 475.000 Israéliens sont aujourd’hui installés dans des colonies en Cisjordanie, territoire qui compte une population palestinienne de 2,8 millions d’habitants.
(AFP)