Cisjordanie: colère après la fermeture des comptes bancaires des prisonniers palestiniens

En Cisjordanie, un ordre militaire israélien interdit désormais aux banques de traiter les paiements que l’Autorité palestinienne distribue aux familles des Palestiniens qui ont passé du temps dans les prisons israéliennes. Il est effectif depuis samedi et provoque une vive indignation des Palestiniens.
Il y a eu des coups de feu tirés sur une banque à Jénine, des cocktails Molotov sur une autre à Jéricho et à Ramallah, là où siège l’Autorité palestinienne, des affiches collées sur une agence demandant d’annuler « cette décision honteuse ».
Depuis vendredi, en vertu d’un décret israélien, certaines banques palestiniennes ont annoncé à des familles de prisonniers qu’ils devraient fermer leurs comptes, celui où l’Autorité palestinienne leur fournit une allocation.
Car chaque mois, près 12 000 familles de détenus ou d’anciens prisonniers palestiniens reçoivent en effet un versement qui permet de compenser financièrement l’emprisonnement d’un membre de la famille et facilite la réinsertion des détenus à leur sortie.
Mais pour Israël, « ces paiements incitent et récompensent le terrorisme ». Depuis deux ans, l’État hébreu intensifie ses efforts pour supprimer ces allocations.
De son coté, Mohammed Shtayyeh, Premier ministre palestinien annonce qu’il va geler la décision, que les établissements financiers doivent attendre avant d’agir et qu’un comité se réunira sur la question.
« Nous trouverons des solutions qui préservent les droits des prisonniers et des martyrs et protègent les banques de la tyrannie de l’occupation et de toute mesure légale », a-t-il promis.
En tout cas, cela illustre à nouveau les tensions grandissantes entre Israéliens et Palestiniens au moment où ils travaillent ensemble pour lutter contre la propagation du coronavirus.
Ce fonds a été créé pour la première fois par le Fatah en 1964.

(RFI)

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