Le ton est monté ce mardi 4 décembre 2018 entre les députés Sofiene Toubel, de Nidaa Tounes, et Mohamed Ben Salem, d’Ennahdha. Chacun accusant l’autre d’être responsable de la crise politique actuelle. Le député d’Ennahdha considère que Nidaa Tounes et ses « rejetons » (Machrou3 Tounes, Coalition Nationale) sont en train d’entraver le travail de la justice transitionnelle. « Ces gens ont contribué à l’instauration d’un État de la corruption et du despotisme. Ils ne font que blanchir l’ancien régime et ne croient pas en la révolution », a-t-il lâché.
De son côté, Sofiene Toubel a affirmé que le bloc parlementaire de Nidaa Tounes n’est aucunement opposé à la justice transitionnelle. « Vous parlez de la révolution alors que vous n’y avez pas pris part. Vous vous êtes plutôt occupés de ceux qui appartenaient à l’ancien régime et vous les avez intégré à vos listes électorales. D’ailleurs, il existe un député nahdhaoui qui appartenait au Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RDC) dissout », a-t-il assuré.
D’un autre côté, Toubel considère que c’est Ennahdha et la Coalition Nationale qui sont responsables de la lenteur du travail de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP).
L’origine des tensions, rappelons-le, émane de la controverse suscitée par la proposition d’amendement de l’article 121 du code électoral qui stipule l’exclusion des anciens RCdistes de tout scrutin. La proposition vise donc à abroger cette mesure, ce qui a eu le don d’attiser les tensions au sein de l’ARP.