Classement mondial RSF 2025 : la Tunisie recule de 11 places

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La Tunisie chute de 11 places dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2025 établi par Reporters sans frontières (RSF), se classant désormais à la 129e position sur 180 pays. Cette dégringolade s’explique à la fois par une détérioration du cadre économique dans lequel évoluent les médias tunisiens et par l’intensification des pressions politiques.

D’après RSF, la fragilité des entreprises médiatiques en Tunisie s’est accentuée avec le déclin des aides publiques, l’absence de mécanismes de financement transparents et la concentration croissante de la propriété des médias. Ces facteurs ont contribué à réduire l’indépendance des rédactions, les rendant plus vulnérables aux ingérences politiques ou économiques.

À cela s’ajoute un climat politique tendu, où les journalistes subissent de plus en plus de restrictions. L’absence de cadre législatif favorable à la liberté de la presse, les poursuites judiciaires à l’encontre de journalistes critiques et le manque de transparence sur les sources de financement des médias contribuent à cette dynamique négative.

Ce recul s’inscrit dans une tendance mondiale alarmante. Pour la première fois depuis la création du classement en 2002, RSF qualifie la situation globale de la liberté de la presse dans le monde de “difficile”. Le score moyen de l’ensemble des pays évalués est tombé sous la barre des 55 points sur 100. Plus de 112 pays enregistrent un recul de leur score, traduisant une dégradation massive des conditions d’exercice du journalisme.

Dans 42 pays – représentant plus de la moitié de la population mondiale –, la situation est jugée “très grave”. C’est notamment le cas de la Palestine (163e), où les journalistes sont pris pour cibles dans la bande de Gaza : près de 200 d’entre eux ont été tués, dont 43 dans l’exercice de leur métier. Israël, quant à lui, chute de 11 places et se positionne désormais au 112e rang, en raison de la répression des voix critiques et du blocage de l’accès à l’information.

En Asie, la Chine (178e), la Corée du Nord (179e) et l’Érythrée (180e) ferment la marche du classement. À Hong Kong (140e), la loi sur la sécurité nationale continue de museler la presse indépendante. La situation se détériore également en Afrique de l’Est, où l’Ouganda (143e), l’Éthiopie (145e) et le Rwanda (146e) basculent dans la catégorie “très grave”.

Même les pays historiquement bien classés montrent des signes de vulnérabilité. La France, par exemple, recule de 4 places pour atteindre le 25e rang, en raison de la concentration croissante des médias entre les mains de quelques grandes fortunes et des restrictions légales récentes. Aux États-Unis (57e), le journalisme local est en crise, avec la fermeture massive de médias et l’instrumentalisation politique de la presse, notamment sous le second mandat de Donald Trump.

Quelques pays parviennent toutefois à se maintenir dans le haut du classement. En tête, on retrouve la Norvège, suivie du Danemark et de la Suède, qui conservent des environnements stables, pluralistes et protégés pour les journalistes. La Tchéquie (10e) et la Finlande (5e) figurent aussi parmi les bons élèves, malgré une vigilance accrue sur la concentration de la propriété médiatique.

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