Organisée les 13 et 14 octobre courant sous le thème « La nouvelle donne stratégique en Méditerranée : Les enjeux géopolitiques, économiques, migratoires, énergétiques et technologiques », la 24e session du forum géopolitique de Réalités a été clôturée dans la soirée de ce vendredi 14 octobre 2022 à Hammamet.
Taieb Zahar, président du forum international de Réalités a adressé ses remerciements à tous les membres du comité d’organisation du forum dont les anciens ministres Hatem Ben Salem, Slim Tlatli, Afif Chelbi pour les efforts fournis afin de réussir cette 24e session du forum qui se veut un espace de débat libre, de réflexion et de rencontres privilégiées entre acteurs politiques, économiques, experts et représentants de la société civile de la région euro-méditerranéenne, du monde arabe et d’ailleurs.
« Les enseignements, recommandations, solutions et propositions tirés des discussions tout au long de ces deux journées seront présentés aux différents décideurs politiques et c’est à eux de les appliquer. Ces mêmes recommandations nous permettraient également de réfléchir sur la thématique de la prochaine session du forum sur laquelle nous devrons nous pencher dès demain. En effet, ce forum auquel vous avez assisté ces deux derniers jours a nécessité une année de préparation.» a-t-il affirmé
Dans ce contexte, M. René Leray, professeur à l’université catholique de Louvain et à l’université Saint Louis à Bruxelles a présenté la synthèse des recommandations formulées par les différents intervenants dans le cadre des 5 séances de cette nouvelle session du forum international de Réalités. M. René Leray a noté que ces recommandations s’articulent autour de 4 grands volets.
La première idée porte sur l’importance de privilégier une fonction de vigilance face à la persistance des bouleversements d’ordre géopolitologues, sanitaires, climatiques, énergétiques et technologiques dans la zone de la Méditerranée. Il a estimé que les fractures qui caractérisent la région impliquent l’organisation pratique et permanente d’une plus grande vigilance. Il s’est dans ce contexte interrogé sur l’efficacité et la pertinence des outils dont disposent ces entités pour activer cette vigilance.
La deuxième idée consiste à la révision de la gouvernance qui doit être à la fois agile, participative, anticipative et stratégique. Il souligne l’importance d’opter pour une gouvernance de proximité encore plus réaliste permettant de comprendre les défis et les opportunités à court et moyen terme et maîtriser les uns et de valoriser les autres. Pour ce faire, il préconise de ne pas confondre les rêves et les réalités, la vitesse et la précipitation.
S’agissant de la troisième recommandation, M . René Leray a souligné l’importance de renforcer les coopérations considérant que vouloir agir seul de manière souveraine face aux enjeux nouveaux comporte un grave danger de contresens. Il évoque dans ce contexte la proactivité des coopérations tout en soulignant la nécessité de moderniser, amplifier et ajuster les coopérations les plus anciennes à savoir celles euro-méditerranéennes.
Les autres coopérations plus récentes devraient être à leur tour valorisées. « Aucune de ces coopérations ne devrait être exclusive, au contraire ces diverses coopérations doivent se renforcer mutuellement. » a-t-il conclu.
Quant au 4e volet, M. Leray a noté le problème du multilatéralisme rénové ou composé ou renforcé face au risque de l’usage de la force entre les relations entre les États. D’où la nécessité de repenser la gouvernance mondiale pour qu’il ait une plus grande cohérence entre les dimensions qui traitent de la sécurité internationale, de la coordination des politiques économiques, monétaires et commerciales, de la gestion des changements climatiques, de la transition énergétique, de la gestion humaine des flux migratoires, la gestion numérique.
Organisée les 13 et 14 octobre courant, la 24e session du forum international de Réalités s’est articulée autour de cinq thématiques principales. Ayant pour thème « La nouvelle carte géopolitique en méditerranée », la première séance a permis de cerner le recentrage de la politique européenne dans le contexte des tensions géopolitiques actuelles.
Au cours de cette séance, les panélistes ont pu engager des réflexions sur les problématiques auxquelles font face les pays méditerranéens en crise et sur le rôle que jouent la Chine et la Russie en tant que nouveaux acteurs dans un nouveau contexte géopolitique.
La deuxième séance du forum a traité d’un thème qui préoccupe tous les États riverains de la grande bleue à savoir les « flux migratoires en méditerranée ». Des regards croisés d’experts nationaux et internationaux ont meublé le débat à travers la présentation d’analyse des flux migratoires en corrélation avec la donne démographique et les dimensions géopolitiques des migrations internationales en Afrique du Nord et dans ses voisinages subsahariens et européens.
La deuxième session de cette séance a été consacrée aux rôles et position de la société civile au-delà des accusations, une tentative de dialogue. La deuxième journée du forum de Réalités a également vu la tenue de trois sessions consacrées à des thèmes d’une actualité brûlante en raison de la guerre en Ukraine et son impact sur les pays de l’UE et à fortiori sur les pays riverains de la méditerranée, à savoir « la nouvelle donne économique : de nouveaux défis et de nouvelles opportunités »,« nouvelle donne stratégique en Méditerranée et souveraineté énergétique ».
Le dernier thème qui a été débattu lors de la troisième session a quant à lui porté sur la question des « nouvelles technologies de l’information et de la communication et industrie 4.0 : un raccourci stratégique pour la Tunisie ».
H.B.H