Intervenant dans Expresso du 2 février 2017, Riadh Mouakhar, ministre des Affaires Locales, est revenu sur le vote de la loi électorale le 31 janvier dernier. L’étape suivante, d’après le ministre, consistera à adopter le code des collectivités locales. « Le ministère devrait pouvoir présenter le texte en Conseil des ministre le 15 février 2017. Après, il sera soumis aux députés de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) », a-t-il annoncé, ajoutant que ce code représente un pas important vers la décentralisation du pouvoir. « Le chemin est long. Cette décentralisation est importante, mais elle doit se faire en conservant l’unité de l’État« , précise-t-il.
Riadh Mouakhar s’est, d’autre part, félicité de l’adoption de la loi électorale. « On n’est jamais prêts pour entamer des élections« , a par la suite déclaré le ministre, en réponse aux critiques stipulant que ce sont les partis qui ont voulu retarder le vote. « Il est vrai que le parti Ennahdha a joué un rôle dans l’adoption de la loi, alors qu’il était réticent concernant plusieurs points. Les blocs parlementaires ont finalement réalisé l’enjeux des élections et ils ont assumé leur responsabilité en adoptant le texte », a-t-il concédé.
Par ailleurs, une rencontre est prévue avec l’Instance Supérieure Indépendante pour les Élections (ISIE), selon Riadh Mouakhar, pour discuter du calendrier des élections municipales, et il y a du pain sur la planche, d’après le ministre. « Le défi est de mettre en place les futures mairies pour qu’elles soient opérationnelles dès la fin des élections municipales. On doit former le personnel, garantir les ressources financière nécessaires, ainsi que les ressources humaines. D’un autre côté, nous avons prévu environ 60 réunions pour expliquer les enjeux des élections municipales », a-t-il expliqué.
Finalement, on ne peut que rester perplexe face à l’optimisme du ministre. Ses déclarations concernant le code des collectivités locales étaient-elles réalistes ? Difficile de le confirmer. Dans ce sens, la date du 15 février, c’est-à-dire dans à peine deux semaines, est justement trop optimiste. Vu le retard observé dans l’adoption de la loi électorale, on pourrait s’attendre à vivre le même long périple pour le code des collectivités.
Plusieurs questions pourront diviser, notamment celles portant sur les mécanismes liés à l’indépendance budgétaire et administrative des futures mairies. Ici, il sera question de faire appliquer le septième chapitre de la Constitution, relatif à la décentralisation et au transfert du pouvoir.