La présidence de la République nous a étonnés, mercredi 28 janvier 2021, avec « la précision » qu’elle a publiée suite à la tentative d’empoisonnement du président de la République. Une précision publiée trois jours plus tard, ayant laissé la porte grande ouverte au doute. Le président de la République, Kaïs Saïed, est indiscutablement visé. D’ailleurs, le savoir en sécurité est rassurant. Il reste le symbole de l’État, le garant de son unité.
Une pique mal placée à la Kasbah
Toutefois, le communiqué de l’institution de Carthage est peu convaincant à bien des égards. Tout d’abord, on constate qu’il remet au goût du jour la guerre des institutions entre Carthage, le Bardo et la Kasbah. De fait, au dernier paragraphe, on peut lire ceci : « Nous soutenons la liberté d’expression. Nous nous étonnons de la poursuite de ceux qui ont diffusé l’information au sujet de la tentative d’empoisonnement ». C’était une pique aussi flagrante qu’inutile au ministère de l’Intérieur et, par conséquent, au Chef du gouvernement Hichem Mechichi qui occupe encore l’intérim du même département – puisque le nouveau ministre n’a pas encore prêté serment -. L’heure n’est pas aux règlement de comptes politiques, mais à l’unité. La tentative d’empoisonnement du président menace la sécurité de notre pays.
Imprécisions…
Certains autres points du communiqué de la présidence de la République donnent à réfléchir. Pourquoi avoir détruit un colis suspect, qui a causé tant de dégâts ? Cela ne fera que compliquer la tâche pour les services de sécurité, les empêchant de remonter aux expéditeurs. Malgré la gravité de ce qu’il s’était passé, la communication de la présidence de la République reste lacunaire, laconique malgré les bavardages et, surtout, empreinte d’un esprit de vengeance. L’équipe de communication doit comprendre qu’elle communique pour la présidence de la République qui est l’un des piliers fondamentaux du pouvoir en Tunisie, et non pour le compte d’un parti politique ou que sait-on encore. Il est clair que des précisions « plus précises » s’imposent au sujet de cette grave tentative d’empoisonnement du président de la République. Dieu merci qu’il se porte bien et souhaitons un bon rétablissements à Nadia Aakecha. Les services de sécurité ne doivent pas être empêchées de faire leur travail.
Fakhri Khlissa
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