Colloque annuel de l’ITA : l’intelligence artificielle est un garant contre la corruption

« Intelligence Artificielle et Gouvernance : Interactions, enjeux et perspectives » tel était l’enseigne choisi pour le rendez-vous annuel de l’Institut Tunisien des Administrateurs (ITA) qui s’est tenu aujourd’hui, 06 juin 2024 à Tunis.

Le colloque qui a réuni administrateurs des sociétés et des banques, a été une occasion pour mettre en exergue le rôle incontournable que joue l’intelligence artificielle (IA) au sein des entreprises et des administrations.
Le coup d’envoi a été activement lancé par Dr Moez Joudi, président de l’ITA, qui a d’emblée expliqué qu’aujourd’hui, le développement, la performance et la pérennité des entreprises passent nécessairement par l’adoption des meilleures pratiques de gouvernance. Pratiques qui ne seraient que davantage plus performantes si l’on opte pour la numérisation et si l’on intègre l’intelligence artificielle. Se présentant comme un puissant levier, l’IA doit toutefois être abordée avec responsabilité, transparence et éthique tout en préservant la valeur fondamentale, c’était en effet, dans cet esprit là qu’on a posé le sujet.

Une question de vision et de mentalité

Dr Moez Joudi, a dans ce sens noté que les entreprises privées, a-t-il observé, adhèrent plus rapidement au développement. « La majorité des entreprises privées tunisiennes se numérisent. De plus en plus de sociétés s’appuient sur l’intelligence artificielle dans leurs transactions. Ceci leur permet de gagner en temps et en performance. Cependant les entreprises publiques accusent un certain retard. Et, à mon sens, ceci est surtout liée à une vision, à une mentalité qui semble encore résister », a-t-il expliqué.
Pourtant, ajoute-t-il, toute réussite est tributaire d’abord d’une bonne gouvernance. « Pour être au diapason du progrès mondial, les entreprises publiques sont appelées à présent à changer de mentalité et de vision en optant pour la numérisation. J’étais attentif aux propos de M. le Président de la République qui, depuis la Chine, a bien dit que la numérisation est ‘’un moyen infaillible pour lutter contre la corruption’’. Et je ne peux qu’être totalement d’accord avec cette vision. Aussi bien la numérisation que l’intelligence artificielle sont à même d’abolir la corruption, ou du moins à la limiter et significativement. Dès lors, la numérisation ne doit jamais être considérée comme un obstacle ! D’ailleurs, s’il y aurait de la résistance contre ce projet, ce serait sûrement de la part des corrompus, dans la mesure où la numérisation laisse des traces et ceci va barrer la route devant toutes les transactions louches ».

Chassons les idées reçues !

Rappelons que l’ATI œuvre à mettre en place des mécanismes internes de contrôle qui se doivent d’être les garants d’une gouvernance d’entreprise créatrice de valeur partenariale et durable. Né sous l’impulsion d’une double volonté publique et privée de promouvoir les bonnes pratiques de gouvernance des entreprises en Tunisie, l’Institut Tunisien des Administrateurs mise aujourd’hui sur la numérisation pour, d’une part, répondre au besoin et d’une autre part, servir d’outil.
Répondant donc à son label qui s’articule sur l’accompagnement des entreprises tunisiennes publiques et privée, le colloque s’est tenu sous cet enseigne, tant l’ITA se présente tel un centre de ressources pour les Administrateurs tunisiens ou ceux exerçant en Tunisie et se propose de les accompagner en leur offrant un lieu d’échange, de débat et en leur apportant conseil et appui dans l’exercice de leurs mandats.
D’ailleurs, parmi les objectifs de la rencontre d’aujourd’hui, les intervenants ont tenu à corriger certaines fausses idées reçues sur l’intelligence artificielle. Dans cette même lancée, Joudi a tenu à rassurer que l’IA ne remplacera pas le rôle humain, mais le soutiendra et l’accompagnera pour atteindre des résultats plus performants. « Nombreux sont ceux qui croient, à tort, que l’intelligence artificielle volera la place de l’humain dans les industries et accentuera donc le chômage. C’est faux ! L’IA aidera l’humain en lui laissant plus d’espace et de temps pour se montrer davantage plus créatif », indique-t-il. Et d’ajouter : « pour ce qui est des administrations tunisiennes, la technologie doit se transformer en une véritable doctrine de travail qui s’installe selon des règles bien déterminées et une stratégie bien structurée. Il s’agit d’un outil de contrôle et d’auto-évaluation qui ne peut que booster le travail administratif, rendre de meilleurs services aux citoyens en lui offrant facilité, accessibilité et rapidité, ce qui améliorera notoirement la relation entre les citoyens et les institutions », a-t-il expliqué.

A.C.

 

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