Combien le secteur des transports a-t-il généré au cours des six premiers mois ?

Le secteur des transports a pesé 5,7% du PIB au premier semestre 2024, générant une valeur ajoutée de 2,74 milliards de dinars. Pourtant, derrière ces chiffres globaux se cache une réalité plus nuancée.
La Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT), fleuron du transport semblerait au bord de l’asphyxie. Avec un actif négatif de 1,09 milliard de dinars fin 2022, l’entreprise accumule les pertes. Bien que son résultat opérationnel soit à l’équilibre, la SNCFT a désespérément besoin d’avoir les coudées franches pour faire face à ses engagements financiers.
Les statistiques de l’Institut National de la Statistique (INS) sont sans appel : le transport de clientèle a chuté de 20% en moyenne par rapport à l’année précédente, passant de 3,04 milliards de dinars à 2,42 milliards de dinars sur les six premiers mois de 2024. Le transport de marchandises, quant à lui, a enregistré une baisse plus modérée de 5%, s’établissant à 2,30 milliards de dinars en moyenne mensuelle.
Ces chiffres s’expliquent par une pléthore de facteurs :

  • Un vieillissement du parc ferroviaire : L’âge moyen des trains de la SNCFT est élevé, entraînant des pannes fréquentes et des retards importants.
  • Un manque d’investissement : Les infrastructures ferroviaires sont dégradées, les voies ferrées sont souvent endommagées et les gares sont vétustes.
  • Une concurrence accrue du transport routier : Le développement du transport routier, notamment le transport routier de marchandises, a érodé les parts de marché de la SNCFT.

La situation de la SNCFT est un véritable défi pour les pouvoirs publics. Une relance du secteur ferroviaire est indispensable pour :

  • Améliorer la desserte ferroviaire : Il faut investir massivement dans le renouvellement du matériel roulant et dans la modernisation des infrastructures.
  • Réduire la congestion routière : Le développement du transport ferroviaire permettra de désengorger les routes et de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
  • Créer de l’emploi : La modernisation du secteur ferroviaire créera de nouveaux emplois, notamment dans les domaines de la maintenance et de l’exploitation.

La relance du secteur des transports est un défi de taille, mais elle offre également une opportunité unique de moderniser l’économie tunisienne et d’améliorer la qualité de vie des citoyens. La revitalisation du secteur des transports nécessite une approche globale et concertée, impliquant l’État, les entreprises privées, les collectivités locales et la société civile. Le secteur des transports reste, au demeurant, un bien commun qui concerne tous les Tunisiens.

Related posts

Nouvelles règles d’origine : une révolution silencieuse pour le commerce extérieur ?

Charles-Nicolle : première kératoplastie endothéliale ultra-mince en Tunisie

Affaire du complot : Qui sont les accusés en fuite ?