La Chambre régionale des femmes chefs d’entreprises de Tunis (CRFCT) suit de près ce qui se passe en Tunisie. La question, présente sur les lèvres de tous les citoyens, est comment amener la Tunisie vers une citoyenneté et une solidarité. Au niveau économique, la CRFCT a réfléchi au commerce équitable. Un meilleur moyen pour ramener solidarité et citoyenneté au cœur d’un secteur ou l’argent et l’intérêt sont les principales valeurs. En effet, il existe de centaines de milliers de petits producteurs tunisiens en situation de précarité. La mondialisation a réduit la taille du monde. Elle était à l’origine une expansion inédite du commerce, des financiers et des financements, de l’information et des connaissances. Mais le revers de la médaille, c’est que dans cette mondialisation il n’y a de place que pour les plus forts. L’inégalité des chances dans le commerce est un enjeu pour les petits producteurs qui souffrent pour pérenniser leur activité. Comment ces petits producteurs peuvent-ils exercer en même temps que les multinationales ? Grâce au commerce équitable, un concept inventé il y a plus de 70 ans aux Etats-Unis.
L’objectif essentiel était de favoriser à ces petits producteurs et artisans les meilleures conditions commerciales et préserver leurs droits. Il faut tout de même rappeler que le commerce équitable est presque inexistant en Tunisie. C’est dans ce cadre que la CRFCT a organisé une table ronde dans l’objectif de dynamiser ce concept. Bien que la manifestation n’ait pas suscité l’intérêt de beaucoup d’institutions publiques ou d’associations qui pourraient être partie prenante. Les quelques associations et entreprises présentes autour de cette table ronde ont déploré l’absence de synergie et d’échanges entre les différentes associations dont certaines travaillent de façon isolée. Des initiatives de commerce équitable ont été avortées à cause notamment du manque de sensibilisation sur ce concept solidaire. Par ailleurs, l’une des composantes majeures du commerce équitable est qu’il pourrait être une alternative pour résorber le chômage. Afin de dynamiser le commerce équitable, la CRFCT s’est engagée à créer la Fondation tunisienne du commerce équitable. Une volonté de la part des acteurs de la Chambre d’impulser ce concept encore inconnu en Tunisie. La CRFCT a au moins le mérite de lancer le débat sur le commerce équitable, elle continuera à suivre cette action en attendant que d’autres parties prenantes soient conscientes de l’intérêt du commerce équitable en Tunisie, et l’expérience européenne ou américaine nous en dira plus. En 2009, le montant des ventes de produits équitables étaient estimées à plus 3400 milliards d’euros.
N. J.