Commerce extérieur : le lourd impact du confinement sur les exportations tunisiennes

Les chiffres de l’INS (Institut National des Statistiques) sur les échanges commerciaux sont tombés dans la soirée du mercredi 13 mai 2020, et c’est sans surprise que l’on y a constaté des chutes vertigineuses des principaux indicateurs en raison du contexte du confinement.
Ainsi, selon un communiqué de l’INS, les exportations ont dégringolé de 48,9% en avril 2020 par rapport à avril 2019, passant de 3929,9 millions de dinars en avril 2019 à 2006,3 millions de dinars en avril 2020. Les importations, pour leur part, ont chuté de 46,8% en avril 2020, passant de 6283,5 millions de dinars en avril 2019 à 3345,2 millions de dinars en avril 2020. De ce fait, le déficit commercial en avril 2020 a atteint, d’après ces chiffres, près de 1,3 milliard de dinars, en baisse par rapport à avril 2019 : 2,3 milliards de dinars.
Si l’on calcule ces valeurs pour les 4 premiers mois de l’année, on constate, selon les données de l’INS, que les exportations ont accusé une baisse de 27,6% par rapport à la même période en 2019 – sous le régime offshore -. Idem pour les importation : une baisse de 23,3% durant les 4 premiers mois de 2020 par rapport à la même période en 2020. D’un autre côté, sous le régime général, les exportations ont enregistré une baisse de 1,4 % en 2020 par rapport à 2019 (même période), et c’est valable pour les importations : une diminution de de 20,6% en 2020.
Le déficit énergétique reste toujours aussi pesant : 1,7 milliard de dinars d’après l’INS, ce qui représente environ 35% du déficit global. Toutefois, il est en baisse par rapport à la même période en 2019 : 2,4 milliard de dinars. Le déficit commercial global, déficit énergétique compris, a atteint 4,8 milliards de dinars (6;3 milliards de dinars durant la même période en 2019). Ainsi, le taux de couverture s’établit à 72,1% contre 71,3% durant la même période en 2019.

Exportations : coup dur pour le textile
Pour les exportations d’avril 2020, l’INS explique la dégringolade par la baisse observée dans les secteurs off-shore, à l’instar du textile, de l’habillement et cuirs et le secteur des industries mécaniques et électriques dont les explorations ont chuté respectivement de 83,5%, et de 62,1%. De même, le secteur de l’agriculture et des industries agro-alimentaires accuse une baisse de 10,6% alors que, d’habitude, il est excédentaire. En revanche, les exportations du secteur de l’énergie ont enregistré une forte augmentation (+152,4%). Pour l’INS, cette tendance s’explique, en partie, par une régularisation de déclarations douanières retardataires relatives au mois de mars (environ 34% de la valeur) et ceux du secteur des mines, phosphates et dérivés augmentent seulement de 2,5%.
Pour le calcul qui s’étale sur les 4 premiers mois de 2020, la baisse des exportations (-20,6%) concerne, d’après l’INS, plusieurs secteurs. Il y a, à titre d’exemple, le secteur du textile, de l’habillement et des cuirs qui a enregistré une contraction de -33,6%. Celui des industries mécaniques et électriques de -25% et celui des mines, phosphates et dérivés de -5,9%. Le secteur de l’agriculture et des industries agro-alimentaires a tout de même réussi à tirer son épingle du jeu. Il a enregistré une hausse de +4,8%, suite à l’augmentation des ventes de l’huile d’olive (890,5 MD contre 579,1 MD) et nos ventes du secteur de l’énergie qui s’améliorent de 9,7%.

Même tendance pour les importations
Par ailleurs, concernant les importations, l’INS  explique la baisse par la forte contraction observée au niveau de l’énergie (-67,8%), des biens d’équipements (-53,4%), des matières premières et demi-produits (-42,3%), des biens de consommation (-48,9%) ainsi que des produits miniers et phosphatés (-37%).
Pour les 4 premiers mois de 2020, la chute des importations s’explique, d’après l’INS, essentiellement par la baisse enregistrée au niveau des importations des biens d’équipement de -28,7%, des matières premières et demi-produits de -20,9% , des biens de consommation de -21,6% et de l’énergie de -18,9% sous l’effet de la diminution de nos achats des produits raffinés (1569,2 MD contre 1990,5 MD) et de gaz naturel (738,3 MD contre 1364,6 MD).

Important déficit avec la Turquie et la Chine
Soulignons, enfin, que la balance commerciale de la Tunisie est toujours aussi déficitaire vis-à-vis de la Turquie :-825,1 MD. Vis-à-vis de la Chine, le déficit a atteint -1652,9 MD. On compte -550,8MD avec l’Algérie, -460,6 MD avec l’Italie et -444,7 MD avec la Russie.
La Tunisie est, en revanche, excédentaire par rapport à d’autres pays, notamment avec la France (965,5 MD), l’Allemagne (295,8 MD), la Libye (314,7 MD) et le Maroc (148,2 MD).

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