Commerce : Un bilan mitigé

Il est incontestable que les différentes directions du ministère du Commerce déploient des efforts certains dans le but de ralentir  l’inflation, de lutter contre la fraude et la contrebande et de réduire le déficit du commerce extérieur. Cependant, il y a lieu de constater, que la réussite est loin d’être toujours au rendez-vous.  Même si Ridha Lahouel, ministre du Commerce a pris le pli  de se déplacer souvent sur le terrain, d’être présent  sur plusieurs fronts et de s’exprimer souvent devant les médias, le résultat final  reste timide.

C’est que le problème est complexe (le régime de prix de 90% des produits est celui de la liberté) ,  les méthodes utilisées ne sont pas  toujours efficaces (dialogue de sourds entre le ministère et les professions commerciales) les moyens disponibles sont dérisoires  (700 contrôleurs seulement pour tout le territoire) alors que l’appât du gain illicite des spéculateurs est sans limites.

Il y a même pire : une absence de stratégie efficiente et concertée pour lutter contre la fraude et la hausse des prix.

M. Lotfi Khedir, chargé de mission au cabinet du ministre du Commerce a bien voulu nous donner quelques précisions à propos des réalisations au cours des 100 jours du ministère du Commerce.

Le ministère du Commerce a contribué de façon sensible à la baisse de 20,8% du déficit du commerce extérieur au cours des quatre derniers mois.

Les exportations ont augmenté de  6,3% alors que les importations ont baissé de 2,6%, ainsi le taux de couverture des importations a-t-il progressé de 6,2 points atteignant  73,3%.

La comparaison entre avril 2014 et avril 2015 fait ressortir une croissance des exportations de 9,6%.

Les produits de consommation qui avaient augmenté de 7%, en avril 2014,  ont baissé de 3% en avril 2015.

Il faut dire,  que le volume des importations ne peut être maîtrisé exclusivement grâce au périmètre des compétences du ministère du Commerce. Celui-ci peut limiter  l’importation des articles de luxe et  de fantaisie, inutiles et concurrents aux produits tunisiens d’autant plus que le pays traverse une crise économique grave.

Pour ce qui est de l’inflation on peut dire que les résultats sont mitigés.

Entre décembre 2014 et  avril 2015,  il y a eu une baisse de 0,2% soit une stabilité pour les produits alimentaires, talon d’Achille pour le consommateur. Pour les légumes, les fruits et les viandes, il y a eu aussi une stagnation, ce qui signifie qu’il n’y pas de résultat positif en matière de lutte contre la vie chère. Le prix de l’escalope de dinde a même augmenté de 11%. La main tendue par le ministre du Commerce vers les professionnels n’a pas trouvé de réaction positive : refus du dialogue.

Lorsque le ministre rend visite au marché central de Tunis, les commerçants de fruits et légumes font la grève, c’est inouï, ils baissent le rideau.

Certes, le ministère a trouvé une solution pour remettre en selle la société Ellouhoum et importer des quantités raisonnables de viande rouge pour combler le déficit et faire pression sur les bouchers (qui vendent entre 20 et 25 D le kilo) par la vente au public au prix correct de 17 D/kg.

Au niveau de l’indice global des prix pour le  mois d’avril 2015 on enregistre un glissement de  +0,7% par rapport à 2014, contre  +0,6% en mars 2015, c’est dire que le trend de l’inflation continue.

Sur  les trois premiers mois 2015,  la hausse des prix a augmenté  de  +0,13% par mois en moyenne.

Il y a lieu de remarquer que malgré tout,  le ministère du Commerce a intensifié les campagnes de contrôle des prix avec des procès verbaux  et des sanctions, ce qui est plus dissuasif que répressif car les commerçants font preuve d’un sans-gêne incroyable.

Le ministère a également publié un communiqué qui oblige, en théorie, les gestionnaires de chambres froides et entrepôts à informer les services du ministère de la nature et du volume des stocks de produits alimentaires pour éviter toute spéculation.

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