Complot contre l’État et Kaïs Saïed : des noms et des révélations graves évoqués par un « anonyme »

Plusieurs arrestations ont récemment eu lieu en Tunisie pour un complot contre la sûreté de l'État : Kamel Letaïef, Jawher Ben Mbarek, Ghazi Chaouachi, Noureddine Boutar… Peu d'informations ont été communiquées sur le sujet. Il semble que ces arrestations ont eu lieu à cause d'une seule personne qui a préféré garder l'anonymat.

C'est ce qu'a déclaré Samir Dilou, nahdhaoui et membre du comité de défense des personnes arrêtées, sur iFM ce lundi 27 février 2023. Il a repris et confirmé les propos de Zied El Héni, chroniqueur au sein de la même radio. La personne en question, selon cette version des faits, s'est rendue auprès des autorités tunisiennes pour faire part d'une association de malfaiteurs. Cette dernière a été formée, selon lui, pour initier un putsch à l'encontre du président de la République, Kaïs Saïed.

Des réunions secrètes à l'ambassade de Tunisie en Belgique

La personne anonyme affirme avoir obtenu cette information de la part d'un proche vivant en Belgique. C'est ce dernier, selon ses dires, qui a tout découvert, notamment à l'aide de sa cousine qui vit en Angleterre. "La nièce de Kamel Letaïef a tenu plusieurs réunions avec des diplomates et des cadres sécuritaires au siège de l'ambassade de Tunisie en Belgique. Il y avait aussi un homme d'affaires vivant au Sahel. Il devait manipuler l'opinion publique à travers les médias", explique la source anonyme, citée par Samir Dilou.

L'UGTT et le controversé Bernard Henry-Lévi ?

Selon le même individu anonyme, Kamel Letaïef avait des contacts avec deux personnes portant le nom de famille "Charfeddine". Ces dernières avaient l'habitude de se réunir au bureau et au domicile d'une femme qui, pour sa part, est en contact avec un cadre sécuritaire et membre de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT).

Plus encore : la femme en question est en contact avec un homme d'affaires aux États-Unis. Ce dernier, selon la source, devait coordonner entre le très controversé Bernard Henri-Lévy et Kamel Letaïef. Il y avait un autre citoyen avec eux qui a, semble-t-il, la mainmise sur des journalistes, des policiers, des politiciens, des magistrats, des blogueurs et de certains membres du FTDES (Forum Tunisien des Droits Économiques et Sociaux).

Lotfi Brahem et Bochra Belhaj Hmida ?

On apprend, selon Dilou qui cite encore sa source, que Lotfi Brahem, ancien ministre de l'Intérieur, serait impliqué dans tout ceci. Lui qui faisait déjà l'objet de tels soupçons à l'époque de Youssef Chahed, ancien Chef du gouvernement. Plus encore : la source anonyme citée par Samir Dilou et Zied El Héni a assuré que la militante pour les Droits de l'Homme, Bochra Belhaj Hmida, coordonnerait entre Ennahdha et une entité française. Cette dernière, pour info, a reçu une étude menée par le FTDES au sujet de policiers et de terroristes.

Un autre nom a été évoqué : Saïed Ferjani. Celui-ci aurait été en contact avec Kamel Letaïef. Sa mission était de recruter des blogeurs, des politiciens, des journalistes et des magistrats. Pour leur part, ces derniers devaient apporter leur soutien au présumé coup d'État qui aurait été en préparation.

Des groupes armées et des cellules dormantes

Dans ce même contexte, Letaïef aurait formé des groupes de mercenaires à l'étranger. Le controversé Noureddine Bhiri a également été cité. Le nahdhaoui devait mobiliser les hommes armés formés par Kamel Letaïef en cas de besoin. L'objectif était donc de concrétiser le coup d'État. Il s'agissait également de constituer des cellules terroristes dormantes.

Ce sont des révélations graves et qui restent, bien entendu, à prouver. Samir Dilou et Zied El Héni assurent que les autorités tunisiennes ont agi sans aucune preuves, se basant, disent-il, sur "un simple récit". "C'est un fiasco. L'enquête devait débuter sur la base de certaines preuves et de témoignages, et non pas sur un témoignage", déclare encore Samir Dilou.

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