Au rythme de 55 avortements par jour, la Tunisie reste l’un des pays les plus libéraux en matière d’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la région arabe. Selon les chiffres de l’Office national de la famille et de la population (ONFP), près de 20 mille interruptions volontaires de grossesses ont été effectués dans les cliniques et hôpitaux publics en Tunisie en 2023. Un chiffre en augmentation constante ces dernières années étant donnés qu’il se situait à 17 mille actes en 2021. La progression s’explique par le mariage tardif, conséquence directe de la hausse générale des prix mais également de la dégradation des rythmes et des conditions de travail grignotant la disponibilité des femmes à être mères.
Il est à noter que la Tunisie a été pionnière parmi les pays arabes en octroyant aux femmes, qu’elles soient mariées ou non, le droit à l’avortement. Les femmes tunisiennes disposent ainsi librement et légalement de leur appareil reproducteurs selon le décret-loi 73bis du 26 septembre 1973, qui a modifié l’article 214 du Code pénal. Un héritage législatif qui continue d’influencer la réalité médicale et sociale du pays.
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