L’avocat Imed Ben Hlima et le président de l’Organisation Nationale de la sécurité et de la citoyenneté, Issam Dardouri, ont été condamnés à 1 an et 4 mois de prison fermes par contumace par la Chambre pénale numéro 8 près le Tribunal de Première Instance de Tunis. C’est ce qu’a confirmé à Réalités Online Sofiene Sliti, porte-parole du Tribunal de Première Instance de Tunis, ce jeudi 12 avril 2018. « Ils sont tous les deux accusés de diffamation à l’encontre d’un fonctionnaire de l’Etat », a-t-il précisé.
Imed Ben Hlima a réagi à sa condamnation dans une déclaration à Réalités Online le même jour. « Je n’étais au courant de rien et j’ai appris la condamnation comme tout le monde à travers les médias », a-t-il déclaré. Les faits remontent, poursuit l’avocat, à 2015, lorsqu’il avait participé à une émission sur la Chaîne Nationale, avec Issam Dardouri, où il avait abordé le sujet de l’indépendance de la justice tunisienne.
« J’ai exprimé ma crainte de voir des partis politiques prendre en otage des juges »
« Je n’avais cité aucun nom. J’avais uniquement souligné que les normes internationales relatives à l’indépendance de la Justice n’étaient pas respectées en Tunisie », a-t-il expliqué. L’avocat a également souligné qu’il avait exprimé, dans la même émission, ses craintes de voir des partis politiques « prendre en otage les juges ». « J’avais cité l’exemple de l’Association des Magistrats Tunisiens (AMT) qui avait composé avec le Front Populaire pour faire tomber la loi fondamentale sur le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM). D’ailleurs, l’AMT avait protesté le lendemain », a encore expliqué Imed Ben Hlima.
Il a, dans ce même contexte, réitéré qu’il n’avait cité aucun nom. L’affaire, selon lui, a traîné. Sa condamnation a été faite « par défaut ». « Juridiquement parlant, cela signifie que lorsque je serai notifié du jugement, je pourrai faire une opposition. De ce fait, selon la loi, le jugement sera annulé et le procès pourra reprendre », a-t-il encore déclaré.