Le juge d’instruction du tribunal de première instance du Kef vient de condamner 3 jeunes hommes à une peine de 30 ans de prison ferme pour consommation et détention de stupéfiants dans un lieu public. Cette affaire a provoqué l’ire de l’opinion publique hier vendredi 29 janvier. Des activistes de la société civile, des hommes politiques, des élus et des milliers d’internautes ont lancé un cri d’alerte aux autorités concernées à leur tête le président de la République Kais Saied les appelant à intervenir en urgence en vue d’alléger cette peine jugée très lourde et inadéquate. En effet, le tribunal a cumulé différentes infractions liées à un seul fait à savoir la consommation de cannabis. Ce délit est passible, selon la fameuse loi 52, d’une peine de prison allant d’1 à 5 ans et d’une amende de 1000 à 3000 dinars.
Dans un post publié sur sa page officielle Facebook, l’élu à l’Assemblée des Représentants du Peuple et ancien ministre, Hichem Ben Ahmed, a réagi à cette affaire considérant que « la loi doit changer d’urgence afin de sauver ces jeunes de l’enfer des prisons. »
« Je m’engage avec d’autres collègues, à présenter dans les plus brefs délais un nouveau projet de loi.
J’appelle les différents acteurs de la société civile à participer à l’élaboration de ce nouveau texte, qui aura pour objectif de mettre en avant la prévention et le traitement de l’addiction, en encourageant l’initiative spontanée de demande d’aide par le consommateur de stupéfiants, et en mettant en place des mécanismes qui lui offrent un traitement alternatif et une couverture sociale. Nous allons œuvrer avec conviction pour la révision urgente de la loi. » peut-on lire dans ledit post.
Voici le texte de Hichem Ben Ahmed dans son intégrité:
« On pense que ça n’arrive qu ‘aux autres jusqu’au jour où les autres c’est vous »
En vertu de la loi 52, le Tribunal de première instance du Kef a condamné le 21 janvier 2021 trois jeunes à 30 ans de prison soit 11000 jours de détention pour la consommation et la détention de stupéfiants (cannabis) dans un endroit public.
Le tribunal a donc cumulé ces différentes infractions, liées à un seul fait de consommation de cannabis, pour donner une peine de 30 ans de prison à chacun ces jeunes accusés !
Je ne conteste nullement l’application de la loi mais je pense que cette loi doit changer d’urgence afin de sauver ces jeunes de l’enfer des prisons.
Des peines comme celles-ci transforment des délinquants juvéniles en criminels endurcis et elles otent l’espoir à des familles entières.
Ces jeunes du Kef sont issus de familles moyennes qui sacrifient leurs vies pour la réussite de leurs enfants dans un monde économique qui devient de plus en plus difficile.
Cette loi trop répressive est responsable de sacrifier l’avenir de nombreux jeunes.
Une erreur de jeunesse ne doit pas détruire leur avenir.
Je m’engage avec d’autres collègues, à présenter dans les plus brefs délais un nouveau projet de loi.
J’appelle les différents acteurs de la société civile à participer à l’élaboration de ce nouveau texte, qui aura pour objectif de mettre en avant la prévention et le traitement de l’addiction, en encourageant l’initiative spontanée de demande d’aide par le consommateur de stupéfiants, et en mettant en place des mécanismes qui lui offrent un traitement alternatif et une couverture sociale.
Nous allons œuvrer avec conviction pour la révision urgente de la loi.
Ensemble sauvons ces jeunes et rappelons-nous qu ils ne sont pas des criminels mais des cibles et des victimes de criminels qui eux, doivent être traduit en justice.