Le patron de la FIFA, beaucoup d’hommes du monde de la finance, Jared Kushner et son powerpoint, mais pas un seul Palestinien. Mardi 25 juin devait régler « le deal du siècle » pour reprendre l’expression employée par Donald Trump, avec la révélation du plan économique américain pour relever la Palestine et ainsi régler le conflit Israélo-palestinien.
Il l’avait annoncé, cette journée serait historique dans l’histoire du contentieux entre Israël et la Palestine et devrait même amorcer un processus de paix grâce à l’établissement du plan économique américain, prévoyant près de 50 milliards de dollars pour les palestiniens. Mais le conseiller spécial du président américain, Jared Kushner, a dû faire face au silence des Palestiniens ayant boycotté la rencontre de Bahreïn. Un rendez-vous avec l’histoire qui n’a jamais eu lieu et qui a plutôt retenti comme une vaste facétie aux oreilles de la planète.
Élections israéliennes en Automne 2019 obligent, le contenu de la rencontre s’est retranché dans un contenu purement économique sans que les mots « Palestine » ou « occupation ne soient mentionnés par l’ambassadeur ne serait-ce qu’une seule fois. Une ébauche de plan de paix qui devra attendre quelques mois avant de dévoiler sa version finale mais qui ne prévoit toujours pas la création d’un État Palestinien au sein des territoires occupés. Faut-il alors croire Jared Kushner lorsqu’il témoigne solennellement « Mon message direct au peuple palestinien est que (…) le président Trump et l’Amérique ne vous ont pas abandonnés » ?
Une série d’idées irréalisables – lorsqu’on connait le territoire- ont été répertoriées dans un document de 40 pages proposé par les États-Unis. On peut par exemple y trouver un séjour touristique passant par le Liban, a témoigné Élisabeth Marteu, docteure en science politique de l’Institut d’études politiques de Paris, spécialiste du Proche-Orient sur France 24. « Qui connaît la région sait bien que la route entre Ramallah et Beyrouth est contrôlée par Israël ». Le plan prévoit également d’investir en Cisjordanie, dans la bande de Gaza, au Liban, en Jordanie, en Égypte et par la suite multiplier par deux le PIB des palestiniens. Les 50 milliards de dollars investis seraient gérés par une banque internationale de développement et non localement par les institutions financières palestiniennes.
La spécialiste a ajouté sur la chaîne d’informations française « Il faut d’abord régler les questions sécuritaire et politique avant de parler d’investissements », un impératif qui devra cependant attendre puisque le plan économique reste avant tout une « condition préalable » à la paix pour les américains.