A tâtons…

Le 16 août dernier, Jacob Walles a tenu son premier point de presse. Un baptême du feu tout en décontraction pour le nouvel ambassadeur des Etats-Unis en Tunisie qui a abordé avec les journalistes de nombreux sujets. Compte rendu

 

«En 1805, Thomas Jefferson, a accueilli le premier envoyé diplomatique de la Tunisie, Sidi Soliman Mellimelli, aux États-Unis, en l’invitant à un dîner à la Maison-Blanche. C’était le Ramadan à l’époque. Jefferson a changé sa période de repas de l’heure habituelle de 3 h 30 dans l’après-midi au moment du «coucher du soleil» exactement par respect à l’obligation de l’envoyé tunisien de jeûner. Ceci représente le premier iftar accueilli à la Maison-Blanche»… Jacob Walles vient d’arriver en Tunisie. Près d’un mois après avoir présenté ses lettres de créance (le 20 juillet dernier) au président Moncef Marzouki, l’Ambassadeur américain fraîchement arrivé  a tenu à établir un premier contact avec la presse, même s’il n’est pas encore au fait de tous les dossiers. Et il faut avouer que Jacob Walles intrigue… Spécialiste du Proche et Moyen-Orient, c’est sur sa vision de la politique américaine dans la région et sur la criminalisation de la normalisation avec l’Etat d’Israël dans la Constitution qu’il a été interpellé. En diplomate averti, ce dernier a répondu sans heurter. Lui qui s’est «consacré à la paix entre Israéliens et Palestiniens», pendant plus de 20 ans, à la «paix au Moyen-Orient» pense qu’une telle clause ne devrait pas être constitutionnalisée. L’intérêt prononcé des officiels américains en Tunisie suscite des questionnements. Les Etats-Unis envisagent-ils d’y établir des bases militaires ? «Non, répond catégoriquement Jacob Walles. Les Etats-Unis ne disposent d’aucune base militaire en Tunisie et n’ont pas de projets dans ce sens». Avant d’affirmer «la volonté (des Etats-Unis) d’offrir un apport logistique afin de permettre au pays d’assurer sa sécurité, particulièrement aux frontières».

 

«Résolument optimiste»

Les Etats-Unis «ne soutiennent aucun parti en particulier ni en Tunisie, ni en Egypte, ni en Libye. Ils soutiennent les régimes élus par les peuples, tant qu’ils respectent les droits de l’Homme, le principe de parité, les libertés universelles et garantissent les droits des minorités». Interrogé sur la position américaine au sujet des changements politiques dans les pays arabes, Jacob Walles a affirmé à maintes reprises la disposition de son pays à soutenir la Tunisie pour réussir le processus de transition démocratique malgré sa lenteur. Interrogé sur les craintes concernant les libertés et notamment sur l’affaire des caricaturistes de Mahdia, l’ambassadeur américain, qui a dit ne pas «être au courant des détails» s’est voulu rassurant. «Nous savons que la transition démocratique est un long chemin, pas facile et qui peut prendre du temps. Il est normal que des problèmes persistent, il faut du temps pour mettre en place les mécanismes garantissant la démocratie, mais nous sommes optimistes au sujet de la Tunisie, un pays qui doit rester un modèle dans la région», a-t-il estimé.

A.T

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