La première brigade d’investigation relevant de la Garde nationale est désormais chargée de la plainte déposée contre le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), Chawki Tabib dans l’affaire du conflit d’intérêts concernant le chef du gouvernement démissionnaire et actuel chef du gouvernement de gestion des affaires courantes, Elyes Fakhfakh.
L’information est parvenue, ce jeudi 20 août 2020, à la rédaction de Réalités Online.
Il s’agit d’une plainte déposée par le gérant de Vivan -dont Fakhfakh détenait 66% du capital- pour faux en écriture, usage de faux, fausse identité, divulgation de secrets d’instruction et contrefaçon de documents. L’entreprise en question ayant remporté un marché public auprès de l’agence nationale de gestion des déchets (Anged).
Contacté par Réalités Online ce jeudi, le chargé de communication de l’INLUCC, Wael Ounifi a précisé que ces accusations étaient fausses et qu’elles tombaient sous le coup de la loi. Ounifi a, par ailleurs, souligné que la plainte était non fondée étant donné que les activités de l’INLUCC étaient légales et que les deux correspondances qu’elle avait adressées au Parlement étaient à la demande de son chef, Rached Ghannouchi ainsi que de la Commission de la réforme administrative, de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption et du contrôle de gestion des deniers publics.
Et de soutenir qu’il s’agit d’information erronées visant à détourner l’attention de l’affaire à l’origine de cette polémique.
Il a, dans ce sens rappelé que l’Instance a adressé au pôle judiciaire et financier, dans sa correspondance envoyée le 16 juillet 2020, un ensemble de requêtes judiciaires concernant tous les individus suspects soupçonnés d’implication dans la même affaire qu’Elyes Fakhfakh.
Il convient de signaler que le président de l’INLUCC, Chawki Tabib, avait catégoriquement réfuté les accusations de la société Vivan les ayant qualifiées de mensongères et illusoires.
Tabib avait, de surcroît, annoncé qu’il allait poursuivre en justice la société en question à la suite de ces accusations dénuées de tout fondement.
Rappelons que l’Instance a annoncé qu’elle avait soumis au Procureur de la République près du pôle judiciaire et financier, le 16 juillet dernier, un second rapport appuyé par de nouvelles preuves sur cette affaire.
Ainsi, il a été précisé qu’il s’agit de soupçons de conflit d’intérêts, de corruption financière et administrative aussi bien que d’évasion fiscale et ce concernant des marchés conclus entre l’Etat et des entreprises dans lesquelles Fakhfakh détient des actions.
L’INLUCC a, ainsi, demandé au Procureur de la République d’émettre des décisions d’interdiction de voyage aussi bien que de gel des avoirs de certains individus suspects.
Cet appel survient à la suite de fortes preuves démontrant des infractions de la loi relevant de la corruption.
Rappelons que le ministère de la Fonction publique, de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption a publié, le 17 juillet 2020, le rapport préliminaire concernant l’affaire de conflit d’intérêts visant le chef du gouvernement démissionnaire, Elyes Fakhfakh.
Un rapport rendant publiques les conclusions quant aux marchés conclus entre Anged et la société Valis (par l’intermédiaire de la société Vivian) où Elyes Fakhfakh détient des actions et qui a été jugé comme étant plein de désinformation selon le chef du gouvernement de gestion des affaires courantes.
A la suite de cette publication, plusieurs parties dont le secrétaire général du Mouvement Echaâb, Zouhair Maghzaoui, le dirigeant d’Ennahdha, Samir Dilou ainsi qu’Attayar ont appelé le chef du gouvernement sortant, Elyes Fakhfakh à déléguer ses pouvoirs à l’un de ses ministres.
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