La réunion du conseil de sécurité nationale était impatiemment attendue surtout après les récentes déclarations des membres du collectif de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi suite à leur rencontre avec le président de la République. Plus encore, un des conseillers du président a même fait savoir sur certains plateaux que l’ordre du jour de cette réunion était important au-delà des questions de routine.
A la lecture du communiqué diffusé après cette réunion, on tombe des nues. Plus laconique que cela, cela ne pourrait jamais exister. Et pour cause!
On nous dit que « Le président de la République Beji Caïd Essebsi a présidé ce jeudi 29 novembre 2018, au Palais de Carthage, la réunion du conseil de sécurité nationale . Cette réunion a porté sur les dernières données présentées par le comité de défense des deux martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi ».
Toujours selon ce communiqué, « il a été décidé dans le cadre de cette réunion d’accélérer l’examen par l’Assemblée des représentants du peuple du projet de loi fondamentale portant sur l’organisation de l’état d’urgence en vue de changer le décret loi numéro 50 de l’année 1978 qui ne correspond plus aux dispositions de la Constitution.
La réunion a également été l’occasion d’examiner le projet de loi fondamentale régissant les renseignements ainsi que celui relatif au service national. Il a été décidé de présenter les deux projets au conseil des ministres pour qu’ils soient examinés dans les plus brefs délais« .
En fait, aucune surprise et on s’inscrit dans les questions de routine. Les représentants du comité de défense des deux martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, n’ont pas pris part, comme prévu, à cette réunion. Il faut dire qu’ils n’ont pas perdu grand-chose. Aucune décision claire sur le dossier des assassinats et particulièrement en ce qui concerne l’appareil sécuritaire secret, lié au mouvement Ennahdha, qui serait derrière les plans d’assassinats politiques en Tunisie.
La montagne a à la fin accouché d’une souris. Les adeptes des surenchères et autres supputations auront eu une nouvelle occasion pour s’adonner à toutes les interprétations de leurs imaginations fertiles. Merci la présidence.
Les membres du comité de défense des deux martyrs qui avaient été reçus mardi dernier par le chef de l’Etat, à savoir les avocats Anouar Bassi, Ridha Raddaoui, et Imene Guezaza, pour lui présenter en tant que chef suprême des forces armées et président du conseil de sécurité nationale, un rapport détaillé sur l’évolution du dossier des assassinats politiques portant particulièrement sur l’implication d’un appareil sécuritaire secret d’un parti politique dans cette affaire, doivent s’armer de patience et attendre, peut être la prochaine réunion du conseil pour obtenir des réponses. Leurs demandes exigeant l’engagement du conseil dans le traitement de ce dossier ainsi que la formation d’une commission provisoire présidée par une personnalité nationale, chargée de l’enquête sur la série de données liées à cette affaire, n’ont, à première vue, pas eu de réponses.
L’enthousiasme et l’optimisme que laissaient entrevoir les déclarations faites par les membres du comité de défense à l’issue de leur rencontre avec BCE, et qui avaient même provoqué l’indignation du mouvement Ennahdha, n’auront pas eu écho dans les conclusions de ce conseil qui aura été plus qu’ordinaire.
On s’attendait à mieux. Dommage!
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