Durant plus de sept ans, nos circonscriptions municipales ont fait l’objet, pour la majorité d’entre elles, d’une gestion chaotique et d’une gouvernance irresponsable de la part de personnes inexpérimentées, peu habilitées à accomplir une mission de service public dans une conjoncture instable.
Au lendemain du 14 janvier 2011, les membres des délégations spéciales désignés par la Troïka et ses successeurs à la tête des mairies, étaient donc plus préoccupés par la gestion de leurs propres intérêts et la promotion des idées et projets de leurs partis réciproques, que du bien-être des citoyens.
La conséquence a été catastrophique, notre cadre de vie s’étant détérioré rapidement à tous les niveaux.
Cela s’est manifesté par la pollution flagrante de l’environnement, l’inflation des constructions anarchiques et l’occupation illégale de l’espace public.
Les espaces verts ont été presque saccagés, les infrastructures publiques, faute de maintenance et d’entretien, se sont dégradées, sinon ont été vandalisées.
Nos marchés municipaux et nos abattoirs ne répondent pas aux normes d’hygiène les plus élémentaires, les chaussées et les trottoirs ne sont plus praticables. Les citoyens semblent résignés et les pouvoirs publics passifs et négligents. On a pu constater au niveau des administrations municipales qu’il y a un passif lourd à effacer, celui des négligences, du laxisme et de l’absence de toute réactivité.
Avec l’élection de nouveaux conseillers municipaux, la tâche qui les attend est immense, multiple et complexe.
D’abord, oublier leur appartenance à tel ou tel parti politique, donc le devoir de se dévouer à une cause : celle des besoins et des attentes des citoyens, quelles que soient leurs colorations politiques.
Ensuite, procéder à un diagnostic de la situation socio-économique de la ville en vue d’établir des priorités et des urgences à court terme dans le cadre d’un plan stratégique à long terme, celui de la durée de leur mandat.
La principale difficulté : comment concilier dans le cadre d’un plan de développement unique pour une mairie, les orientations différentes de candidats appartenant à des listes distinctes parrainées le plus souvent par des partis politiques concurrents qui doivent finalement faire partie d’un même conseil municipal ?
Les futurs maires et conseillers municipaux doivent faire preuve d’une grande capacité d’écoute et de dialogue vis-à-vis de leurs administrés qui les ont élus en principe en fonction d’un projet, d’une vision, donc d’un programme qu’il convient de réaliser durant leur mandat, du moins en grande partie.
Parmi les priorités, figurent en bonne place le respect de l’hygiène et de la salubrité publiques dont la dépollution de l’environnement, mais aussi le strict respect de la loi en ce qui concerne l’occupation illégale de la place publique bafouée par les constructions anarchiques.
Une tâche harassante et de longue haleine, qui requiert la mobilisation de tous et la contribution active des citoyens.
Le rôle d’une mairie ne se résume pas à la gestion de l’Etat civil, la propreté des espaces publics ou encore le respect du code de l’urbanisme par les citoyens, loin de là, il s’agit d’assumer un rôle dynamique de promotion du développement, soit directement, soit indirectement, grâce à un ensemble d’initiatives et de projets à caractère socio-économique.
Une mairie doit avoir un programme d’investissement, et la Caisse de crédit aux municipalités est là pour accorder des prêts moyen et long termes aux mairies pour la réalisation des projets qui le méritent. Exemple : l’aménagement d’une zone industrielle, la création d’un marché de gros ou de détail, l’implantation d’un abattoir moderne, l’édification d’un complexe sportif ou d’un centre culturel, l’aménagement d’un parc ou encore la promotion d’un programme de logements sociaux.
La mise à niveau de l’administration municipale s’impose pour donner aux mairies les compétences humaines et les moyens financiers et matériels nécessaires pour qu’elles soient opérationnelles et efficaces avec la célérité escomptée.
Des mairies qui ne disposent pas au minimum d’un seul ingénieur en bâtiment ou d’un architecte diplomé pour diriger les services techniques et veiller à l’étude des dossiers de permis de bâtir, ne peuvent pas être fiables.
L’assainissement et la remise en ordre de la situation financière des mairies, sont urgents, car cette dernière ressemble plus à une “déroute” qu’à un budget équilibré et harmonieux. E effet, la majorité des citoyens oublient ou refusent de payer leur taxe locative, alors que la majorité des délégations spéciales n’osent pas ou négligent de l’exiger.
La révision de la fiscalité locale est une nécessité pour diverses raisons, car il faut dire que les mairies manquent cruellement de ressources financières pour financer les multiples missions qu’elles doivent assumer. Le taxe locative est dérisoire et les subventions accordées par l’Etat sont minimes.
Ce sont les entreprises économiques implantées dans le périmètre communal et bénéficiant des services de la mairie, qui doivent contribuer au financement du budget municipal.
Outre les revenus des équipements loués ou concédés aux entreprises privées.