Le séminaire annuel du Haut Comité de contrôle administratif et financier (HCCAF), qui se tient depuis mardi 21 février, sous le patronage du président de la République, a été consacré cette année au rôle du gestionnaire public dans la préservation des ressources publiques et la bonne exécution des projets publics. Il faut souligner que cette manifestation a vu la présence de membres du gouvernement, de personnalités nationales, de représentants des différents corps de contrôle et d’experts nationaux et internationaux.
La phobie de la faute commise ou à commettre est devenue une caractéristique des gestionnaires publics.
Et c’est pour cette raison d’ailleurs que l’on relève une certaine volonté du gouvernement à aider les gestionnaires publics à dépasser leur phobie en les encourageant à prendre des initiatives afin d’accélérer la mise en œuvre ou la réalisation des projets et à améliorer l’efficience des services publics.
Sauf que cela n’est pas du tout aisé en raison du flou qui marque le cadre réglementaire et les menaces que fait planer le spectre de la criminalisation pénale en cas de faute ou encore les fautes disciplinaires ou de gestion.
Ce cadre réglementaire, avait précisé Kamel Ayadi, président du HCCAF, devrait être clarifié davantage pour mieux appréhender la démarche de redevabilité et de lutte contre la corruption.
Dans son intervention d’ouverture, le président du HCCAF a souligné que ce séminaire visait à formuler un guide des procédures pour le gestionnaire public afin de lui permettre d’éviter les fautes de gestion et d’adopter les règles de bonne gouvernance. «C’est une nouvelle approche pour aider le gestionnaire public à améliorer les méthodes de gestion et réduire les violations. Nous avons observé qu’il y a une réticence à prendre l’initiative dans la prise de décision dans plusieurs cas afin d’éviter les fautes de gestion», a-t-il souligné.
Kamel Ayadi ajoutera en soulignant que « le contrôle de la gestion publique ne doit pas être un moyen de déstabilisation des gestionnaires publics ». Il est indispensable de concilier entre la mission de contrôle et les exigences de la gestion publique, tout en laissant une marge de manœuvre au gestionnaire public afin qu’il puisse prendre l’initiative et décider en temps opportun.
Guide du gestionnaire public
Un guide du gestionnaire public a été lancé, mercredi, au terme de la Conférence annuelle du contrôle et d’inspection qui intervient en réaction à la présence de plusieurs concepts ambigus dans le système de gestion publique. Une ambiguïté qui certains intervenants, pousse les gestionnaires à commettre des fautes.
IL vient donc définir la faute de gestion du point de vue juridique et dresser une liste exhaustive des cas y afférent. Le guide répertorie, par ailleurs, les différentes formes de fautes de gestion en fonction des domaines d’activité.
Kamel Ayadi avait souligné, au premier jour de la rencontre, que le HCCAF a reçu 77 rapports de contrôle stipulant 3.200 violations. Il affirme que les fautes de gestion constituent 95% de ces violations, alors que le reste se rapporte à des affaires de corruption et de malversation.