En visite de deux jours en Tunisie, Valérie Pécresse, figure emblématique de la Droite française et présidente de la région Île-de-France, a clôturé sa tournée tunisienne ce mardi 14 février. par une rencontre avec la presse
L’objectif de son déplacement : consolider la coopération bilatérale entre la région dont elle est la présidente et le Grand Tunis. Un accord a été signé, à cet effet. Il porte sur le développement économique, l’emploi, le développement durable, les énergies renouvelables, la transition énergétique, l’innovation, le numérique (incubateurs et startups), l’éducation, la formation, la jeunesse et les sports. L’accord est aussi relatif à l’aménagement territorial, à l’urbanisme aux transports publics, au tourisme, au patrimoine et à la francophonie.
« Il est absurde que l’Île-de-France ne possède aucune relation institutionnelle avec Tunis. La région compte 400 000 franciliens qui possèdent des liens familiaux à Tunis. Ils veulent devenir les ambassadeurs entre l’Île-de-France et Tunis », avait-t-elle déclaré dans Expresso de ce mardi 14 février.
Dans ce contexte, elle a abordé l’accord d’échange signé avec Ryadh Mouakhar, ministre des Affaires Locales, portant sur la coopération entre les gouvernorats du grand Tunis et l’Île-de-France. « Il a été signé dans le cadre du projet de la « ville de demain ». L’Institut d’aménagement et d’urbanisme de l’Île de France a beaucoup travaillé sur la question du plan de la ville de Tunis. Le but est d’en faire une ville intelligente, avec une circulation routière plus fluide et une meilleure qualité de vie », a-t-elle dit.
La présidente de l’Île-de-France a réitéré l’engagement de son pays à soutenir la transition démocratique en Tunisie, qu’elle considère comme « porteuse d’espoir ». « Nous voulons aider la Tunisie et travailler avec elle, en tant que partenaire, sur les questions du développement économique et même politique, notamment au sujet de la décentralisation du pouvoir », a-t-elle dit.
Le secteur touristique représentent l’un des principaux volets sur lesquels les deux régions, Tunis et Île-de-France, vont travailler. « Tunis et l’Île-de-France ont toutes les deux été frappées par les mêmes actes barbares. La chute du tourisme en Tunisie fait écho à celle du tourisme en France. Notre objectif est de mettre en place de nouveaux outils pour attirer à nouveau les touristes », a souligné Valérie Pécresse.
Évoquant l’expérience française en la matière, elle a affirmé qu’une stratégie a été élaborée depuis l’attentat du Bataclan du 13 novembre 2015, et qui porte sur deux volets : sécurité et accueil des touristes. Sur le plan sécuritaire, elle a évoqué la mise en place de commissariats mobiles, installés sur les grands sites touristiques français pour les protéger. Il y a, ensuite l’opération « volontaire du tourisme ». « Nous sommes allés chercher des jeunes issus de toutes les formations touristiques de l’Île-de-France. Ces derniers ont été placés aux portes des monuments, dans les rues de Paris, aux portes des métros de Paris, ainsi que dans les aéroports. Ils sont chargés d’accueillir les touristes », a-t-elle expliqué.
Vers la création d’un incubateur de stratups
Autre volet de coopération entre Tunis et l’Île-de-France, évoqué par Valérie Pécresse : le domaine du digital qui constitue, selon elle, un facteur important du développement économique. À cet effet, un incubateur de startups, baptisé Incubateur de l’Afrique Francophone, sera mis en place en Île-de-France, à Tunis, à Alger, à Casablanca, à Dakar, à Abidjan et à Antananarivo.
« Il sera la porte d’entrée au marché africain », a annoncé Valérie Pécresse, qui a affirmé qu’en Tunisie, il existe une « vraie culture d’ingénieur ». « Nombreux sont les inférieurs binationaux qui souhaitent travailler sur les deux continents, africain et européen, et c’est la-dessus que nous allons nous focaliser », a-t-elle déclaré.
S’adressant aux acteurs économiques tunisiens, elle a assuré que l’Île-de-France souhaite « construire des ponts », alors que d’autres « tentent de bâtir de murs comme Donald Trump aux États-Unis ». « L’Île-de-France s’enrichit de l’apport de la communauté tunisienne qui occupe, aujourd’hui, des postes de responsabilité. Nous voulons accueillir les tunisiens. En échange, nous souhaitons encourager les PME franciliennes à travailler davantage en Tunisie », a-t-elle dit.
Formation sur la décentralisation du pouvoir
Par ailleurs, revenant sur ses rencontres avec le Chef du gouvernement Youssef Chahed, et le président de la République, Béji Caïd Essebsi, la présidente de l’Île-de-France a affirmé que la question de la décentralisation du pouvoir a été abordée, hormis celle du développement économique. « Il n’est pas simple de passer d’un État central à un État décentralisé. Le Chef du gouvernement tunisien a souhaité savoir s’il était possible de former des futurs formateurs sur la question de la décentralisation. De fait, il y a nécessité de former les cadres et les élus sur le concept », a-t-elle assuré.
La présidente de l’Île-de-France a, à la fin, salué les progrès de la Tunisie en matière de démocratie. « Il existe, aujourd’hui, une classe dirigeante jeune et entreprenante. C’est enthousiasmant. Le rôle de la femme, pour sa part, est exemplaire dans cette démocratie », a-t-elle souligné.
Le Chef du gouvernement Youssef Chahed reçoit Valérie Péceresse, accompagnée par l’ambassadeur de France en Tunisie, Olivier Poivre d’Arvor.
Le président de la République, Béji Caïd Essebsi, reçoit Valérie Pécresse, avec sa délégation.