Parmi tous les Etats de la planète, ce sont les Etats-Unis, où près des trois-quarts des Américains vivent désormais confinés, qui risquent de devenir le nouvel épicentre de la pandémie. Le président Donald Trump a demandé à ses concitoyens de se préparer, à l’instar de l’Europe, à des semaines « très, très douloureuses ».
« Je veux que chaque Américain soit prêt pour les jours difficiles qui nous attendent », a lancé Trump mardi d’un ton grave, « ce seront deux semaines très très douloureuses ».
Un total de 4.076 décès ont été recensés mercredi, soit un chiffre multiplié par deux en trois jours, a annoncé l’Université américaine Johns Hopkins, dont les bilans font autorité. Plus de 40 % de ces décès ont été enregistrés dans l’Etat de New York.
Avec cette nette accélération, le bilan quotidien se rapproche désormais de ceux de l’Italie et de l’Espagne, alors que le pic de l’épidémie de Covid-19, qui se profile dans ces pays du Vieux continent, est encore loin côté américain.
La Maison Blanche a présenté ses projections: selon elle, la maladie devrait faire entre 100.000 et 240.000 morts aux Etats-Unis avec les restrictions actuelles, contre 1,5 à 2,2 millions sans aucune mesure.
A New York, une douzaine de tentes dressées dans Central Park se préparent à accueillir des malades. « On voit des films comme « Contagion », et on pense que ça ne se produira jamais, alors voir ça pour de vrai, c’est vraiment surréaliste », dit Joanne Dunbar, 57 ans, venue assister à la transformation de ce lieu emblématique de Manhattan en véritable hôpital de guerre.
Une preuve parmi d’autres de la gravité de la situation: le commandant d’un porte-avions nucléaire américain infesté par le coronavirus s’est heurté au refus du Pentagone lorsqu’il a demandé l’autorisation d’évacuer son équipage, coincé dans l’île de Guam, dans le Pacifique.