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Moins dépendante de la publicité, la presse d’opinion française résiste plutôt mieux que d’autres médias à la crise née du coronavirus. Mais La Croix, Libération ou Valeurs actuelles ne sortiront pas indemnes de cette période difficile.
Dans la tempête qui secoue les médias et singulièrement la presse écrite, les journaux d’opinion partent avec un atout majeur : ils ont appris à vivre avec des revenus publicitaires faibles. Une résilience précieuse en période de brutal reflux de la publicité. Les journaux d’opinion bénéficient aussi d’un autre atout ancien : la fidélité de leurs lecteurs.
A cet égard, Libération a eu des inquiétudes « en début de période » de crise du Covid 19, reconnait le directeur général Clément Delpirou. « Une partie de nos abonnés ont suspendu leur abonnement par crainte de ne pas être livrés, dit-il. Puis, ils sont revenus ».
Les abonnés de Valeurs actuelles, eux, n’ont pas bronché. Comme à La Croix, le portefeuille d’abonnés est resté constant, jouant à plein son rôle de flotteur. « Les abonnés intégraux (papier + numérique) résistent, constate Arnaud Broustet, le directeur délégué et administrateur général de La Croix. La fidélité de nos abonnés nous protège et nous donne une assise. On fait le dos rond. Nous sommes assez touchés par le courrier des lecteurs : ils sont sensibles à ce qu’on fait dans des conditions dantesques ».
A La Croix, les abonnements représentent 75% de la diffusion (87 600 exemplaires de moyenne en 2019), à côté des kiosques et des ventes numériques.