Coronavirus : la probabilité de nouveaux cas est « forte »

Docteur Chokri Ben Hammouda, Directeur des Soins de santé de base au sein du ministère de la Santé

La vigilance est extrême en Tunisie depuis l’annonce du second cas de contamination par le coronavirus. Que faut-il faire pour endiguer le virus ? Y a-t-il des risques que des nouveaux cas de contamination soient annoncés ? D’après le Directeur des Soins de santé de base au sein du ministère de la Santé, Docteur Chokri Ben Hammouda, il existe une forte probabilité. « C’est scientifique », a-t-il déclaré ce lundi 9 mars 2020 dans une déclaration accordée à Réalités Online.
Dans ce contexte, il a insisté sur l’importance de la mise en quarantaine spontanée, lorsqu’une personne à risque reste chez elle et appelle les autorités compétentes. Il s’agit donc d’une mesure préventive importante et, d’ailleurs, des études l’ont confirmé. « La quarantaine collective est beaucoup plus laborieuse et bien plus coûteuse, surtout lorsque l’on a affaire à un grand nombre de patients à isoler », a-t-il expliqué.

Les fréquentations du cas confirmé en quarantaine
Revenant sur le cas confirmé du coronavirus annoncé dimanche 8 mars 2020, Docteur Chokri Ben Hammouda a rappelé que le ressortissant tunisien avait fait son retour en Tunisie le 21 février 2020, alors que la ville n’était pas encore classée en tant que zone infectée et risquée. Le 2 mars 2020, les symptômes du coronavirus ont commencé à se manifester. Plus tard, le 7 mars, l’homme s’était rendu à un hôpital.
D’après une étude qui a été menée par les autorités sanitaires, le cas confirmé était en contact avec un cercle éloigné et un cercle étroit. Ce dernier compte 25 personnes. Leur mise en quarantaine a été prolongée. Il y avait de la famille, des proches et mêmes des médecins que le cas confirmé avait consulté pour d’autres problèmes de santé. « C’est exactement ce que nous avons fait à Gafsa. Seulement, pour le dernier cas, le nombre de personne à risque est bien plus important. Il y a une possibilité qu’une personne soit infectée par le coronavirus. Si c’est le cas, nous appliquerons les mêmes dispositions afin d’isoler et d’analyser les cercles éloignés et étroits », a encore expliqué Chokri Ben Hammouda. Quant aux zones fréquentées par le cas confirmé, leur sort sera scellé dès l’affichage des résultats d’analyses des cercles éloignés et proches. « La mise en quarantaine de ces zones sera décidée en fonction des résultats des analyses médicales qui devraient être publiés aujourd’hui », a-t-il ajouté.

Les politiques doivent remplir leur rôle
D’autre part, le Directeur des Soins de santé de base au sein du ministère de la Santé a été interpellé sur la réunion qui a eu lieu entre les autorités sanitaires et les parties syndicales au sujet de la protection du personnel de la santé. « Nous avons constaté que la communication est insuffisante entre les responsables du ministère et les professionnels sur le terrain. Nous avons, de ce fait, réuni les présidents des comités médicaux des hôpitaux. Ces derniers vont, désormais, se réunir avec les professionnels actifs sur le terrain. D’ailleurs, la tension a commencé à baisser », a-t-il noté.
Néanmoins, cela demeure encore insuffisant selon Docteur Chokri Ben Hammouda. De fait, il considère qu’il faut se tourner vers les professionnels en contact direct avec les patients (urgences, services de réanimation, etc.). D’un autre côté, il a appelé les responsables politiques à remplir leur rôle pour que tout le système de protection soit fonctionnel.

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