En dépit d’un des plus forts taux de contamination en Europe, le gouvernement refuse de nouvelles restrictions pour ne pas affaiblir un peu plus l’économie. Risqué.
Alors qu’une bonne partie des pays européens ont adopté des mesures dures pour essayer de freiner la troisième vague de la pandémie de Covid-19 et le variant britannique, le gouvernement de Pedro Sánchez a laissé décider les régions. « Elles ont en main les outils suffisants pour y faire face » , répète depuis des semaines Fernando Simón, le responsable de la coordination des urgences sanitaires en Espagne.
Pas question donc de comprimer davantage l’économie, déjà fragile, avec de nouvelles restrictions. Les arbitrages ont été difficiles au sein de l’équipe de Pedro Sánchez, mais sa ministre de l’Economie Nadia Calviño semble avoir gagné le bras de fer. Le PIB espagnol a plongé de 11 % l’année dernière et, avec 16 % de chômeurs, sans compter les 770 000 personnes toujours en chômage partiel, elle veut à tout prix éviter de sortir le « bazooka » du confinement. D’autant que la reprise devrait être modérée, avec 5,9 % cette année selon le FMI, qui pointe la vulnérabilité du pays dépendant du tourisme. L’Espagne a reçu 77 % de visiteurs étrangers en moins en 2020, fermeture des frontières oblige, et le tourisme ne représente plus que 4,3 % du PIB, contre 12,4 % un an plus tôt, selon le lobby patronal Exceltur,
(Challenges)