Les traitements et les vaccins contre le Sars-CoV-2 peuvent-ils générer des mutations renforçant le Sars-CoV-2 ? Et si oui, quel est le danger ?
Si le coronavirus SARS-CoV-2 mute suffisamment pour échapper aux anticorps qui le combattent, il faudra sans doute adapter les vaccins et les traitements. Une course sans fin ?
Depuis le début de l’épidémie, le coronavirus Sars-Cov-2 n’a cessé de muter. Jusqu’à maintenant, les nouvelles souches ne présentaient que quelques mutations qui n’ont pas modifié radicalement la composition de son génome, ni ses effets concernant la sévérité de la maladie ou sa contagiosité. Mais depuis quelques jours, des rapports en provenance du Royaume-Uni et d’Afrique du Sud font état de deux nouvelles lignées présentant une vingtaine de mutations chacune.
Les données préliminaires semblent indiquer que ces deux variants seraient plus contagieux, mais aussi que plusieurs de leurs mutations affectent la protéine S (spicule). Cette dernière recouvre le coronavirus Sars-CoV-2 sous forme de petites flèches qui agissent comme des clefs permettant d’ouvrir les récepteurs (ACE2) des cellules humaines afin de les infecter. Or, la plupart des vaccins développés à ce jour provoquent une réponse du système immunitaire humain afin qu’il produise des anticorps ciblant précisément la protéine S. Forcément, les scientifiques s’interrogent : ces nouvelles mutations sont-elles suffisamment importantes pour permettre au coronavirus de tromper les anticorps et, surtout, comment et pourquoi cette zone-là du coronavirus a-t-elle muté ?
(L’Express)