Le gouvernement d’union nationale est revenu, mercredi 7 juin 2017, sur la campagne anti-corruption lancée depuis le 23 mai dernier, avec l’arrestation de Chafik Jarraya et de plusieurs autres hommes d’affaires.
« On ne peut éliminer les corrompus en l’espace de 10 jours seulement », commence Iyed Dahmani, porte-parole du gouvernement d’union nationale lors d’une conférence de presse tenue au Palais de la Kasbah ce mercredi 7 juin,. Le porte-parole souligne que la Tunisie ne pouvait attendre davantage, et que l’Exécutif a dû s’appuyer sur l’état d’urgence pour « franchir le pas des résidences surveillées ». « Les efforts vont se poursuivre et nous continuerons à travailler sur les dossiers des suspects en coordination avec les ministères concernés. Les personnes actuellement arrêtées sont soupçonnées d’être impliquées dans la contrebande et l’évasion fiscale », explique encore Iyed Dahmani.
Au total, ce sont 10 suspects qui ont été arrêtés dans le cadre de la campagne anti-corruption, d’après Hédi Mejdoub, ministre de l’Intérieur, également présent lors de la conférence de presse de la Kasbah. Il s’agit, selon le ministre, de Chafik Jarraya (23 mai 2017), Yassine Chennoufi (24 mai), Kheireddine Meddeb (25 mai), Néjib Ismail, Ali Griri, Fethi et Mondher Jenayeh (26 mai), Hlel Ben Messaoud Bechr, Mourad Ben Messaoud Bechr et Akrema Foudhaili Wadhen (5 juin).
Qu’en est-il des biens de ces suspects ? D’après Mabrouk Korchid, secrétaire d’État aux domaines de l’État et aux affaires foncières, ces derniers possèdent des biens immobiliers, des actions, de l’or et « d’autres biens », précise-t-il lors de la conférence de presse. Dresser la liste complète de ces biens nécessitera beaucoup de temps, d’après le secrétaire d’État, ce qui empêche de dévoiler la valeur des biens en question.