L’Instance Nationale de Lutte Contre la Corruption a publié, vendredi 26 août 2016, son rapport semestriel, relatif à la période qui s’étend du 15 janvier au 15 août 2016.
Dans ce rapport, l’Instance est revenue sur les nombreuses difficultés rencontrées, notamment, le manque de ressources et de moyens nécessaires pour accomplir sa mission dans les meilleures conditions.
Un total de 10.048 affaires de corruption depuis la révolution:
Entre 2011 et 2015, 10.048 dossiers ont été enregistrés au bureau d’ordre, dont 8.667 ont été étudiés, 625 en cours d’étude et 756 en attente de transfert aux inspecteurs.
Plus précisément, en 2016, soit dès le début du mandat de Chawki Tabib à la tête de l’INLUCC, 1937 dossiers ont été enregistrés, dont 1136 plaintes directes et 801 transférées de la présidence du gouvernement.
Quant aux dossiers transférés à la justice, ils sont au nombre de 665.
Tunis, en tête de liste dans la corruption:
Avec 3.418 dossiers de corruption déposés, le gouvernorat de Tunis est leader dans ce domaine.
Les chiffres vont de 732 dossiers à Ben Arous jusqu’à, uniquement, quelques dizaines dans le sud du pays.
Le ministère de l’Intérieur en flèche
Dans le même rapport l’Instance a classé avec précision les ministères selon le degré de corruption enregistré en leur sein depuis 2011. Le ministère de l’Intérieur voit sa situation monter en flèche avec environ 480 dossiers de corruption remis à l’Instance.
Le ministère des domaines de l’Etat en deuxième avec 250 dossiers, pas très loin des Affaires Foncières avec environ 240 dossiers.
Quatre autres ministères suivent dans ce classement et varient entre 140 et 200 dossiers. Ce sont les ministères de la Justice, de la Justice Transitionnelle et des Droits de l’Homme, de l’Agriculture et de l’Education.
Quant aux autres ministères, ils se situent en dessous de 100 dossiers de corruption.
Les dossiers les plus courants
L’Instance Nationale de Lutte Contre la Corruption a également mis le point sur les domaines concernés par la corruption, dont les litiges professionnels avec environ 1600 dossiers enregistrés, les litiges civils atteignant à peu près 1400 dossiers ainsi que les litiges fonciers avec le même nombre de dossiers déposés auprès de l’Instance.
Quant à la corruption administrative et financière, elle présente, tout comme les litiges pénaux, près de 1200 dossiers.
En ce qui concerne les affaires de corruption relatives aux services d’une manière générale, elles comptent environ 950 dossiers.
Le rapport précise également que 700 dossiers concernent les affaires d’indemnisation et que le reste des dossiers déposés se répartissent entre divers domaines, dont les litiges administratifs, municipaux et bancaires, l’exécution des jugements, les fautes médicales et les crimes économiques.