« Avec le remaniement, Ennahdha a écarté les ministres corrompus« . Cette déclaration de Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha, a piqué au vif l’ancien ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, Faouzi Abderrahmane. Dans un statut publié ce dimanche 18 novembre 2018 sur Facebook, l’ancien membre du gouvernement a dénoncé les propos du chef islamiste.
« Je ne peux garder le silence en écoutant le président d’un parti exhiber sa force pour nous dire […] que le parti a déposé son veto contre des ministres corrompus pour les remplacer par de « bons » ministres, sans même les citer ou même faire des exceptions », a-t-il écrit.
L’ancien ministre s’est demandé si les ministres « du parti » (Ennahdha) étaient au courant qu’ils travaillent avec des « ministres corrompus ». « Le chef du gouvernement a-t-il été informé ? Etait-il au courant de la présence de ces ministres ?« , s’est demandé, non sans ironie, Faouzi Abderrahmane.
Il existe, poursuit-il, la corruption institutionnelle délibérée qui vise les institutions de l’État afin de les affaiblir. « De quelle corruption parle le président du parti ? », a-t-il encore écrit.
Et de poursuivre : « Nous savons que le dossier de la corruption a été traité sommairement car ce phénomène a été bâti sur la mentalité de la loyauté à l’intérêt personnel au détriment de l’intérêt général. « On ne peut vaincre cette corruption qu’en renforçant les institutions de l’État. Aucune partie ne sera capable d’y arriver tant qu’elle n’aura pas placé l’intérêt général au-dessus de tout. J’ai eu l’honneur de travailler avec des hommes d’État qui n’ont fait l’objet d’aucun soupçon », a encore noté Faouzi Abderrahmane.
