Côte d’Ivoire : la noix de cola s’invite à la table des matières premières cotées

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La Côte d’Ivoire a fait un pari audacieux en introduisant la noix de cola à la Bourse d’Abidjan le 28 mai dernier. Ce produit ancestral, longtemps cantonné aux usages traditionnels, suscite aujourd’hui un intérêt croissant auprès des industries agroalimentaires, cosmétiques et pharmaceutiques. Selon Cognitive Market Research, le marché mondial de cette denrée devrait atteindre 119 millions de dollars en 2025, avec une croissance annuelle moyenne de 3,3% jusqu’en 2033.
Le Nigeria, géant incontesté
Avec 183.405 tonnes produites en 2022 selon les estimations les plus récentes, le Nigeria domine largement la production mondiale. Les données de la plateforme Tridge révèlent que le pays concentrait à lui seul 55,27% de l’offre globale cette année-là. Cette performance marque un net rebond après une période difficile entre 1994 et 2006 où la production était tombée à 82.000-95.000 tonnes. Les experts attribuent cette renaissance à des programmes de renouvellement des vergers et à une meilleure gestion des parasites.
Malgré sa deuxième place au classement mondial, la production ivoirienne montre des signes inquiétants. Entre 2010 et 2022, elle a chuté de 12,5%, passant de 67.000 à 58.640 tonnes, soit une baisse moyenne annuelle de 1,88%. Le Centre national de recherche agronomique pointe du doigt plusieurs facteurs : des méthodes de cueillette archaïques, le vieillissement des arbres et la déforestation progressive. L’introduction en Bourse vise précisément à moderniser cette filière stratégique.
Le peloton africain
Le Cameroun complète le podium avec 48.570 tonnes (15,42% de la production mondiale), affichant une stabilité remarquable depuis cinq ans. Le Ghana suit avec 24.643 tonnes (7,82%), tandis que la Sierra Leone ferme la marche avec 8.450 tonnes seulement. Ce dernier pays a pourtant enregistré une progression constante de 1% annuel depuis 2011, lorsqu’il ne produisait que 500 tonnes.
Cette course à la modernisation de la filière cola en Afrique de l’Ouest s’inscrit dans un contexte de demande internationale croissante. Les industriels recherchent activement ce produit pour ses vertus stimulantes et ses applications diverses. La Bourse ivoirienne pourrait bien devenir le baromètre de ce marché en pleine mutation, à condition que les producteurs locaux réussissent leur mue technologique.

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