Le coup d’envoi aux séances publiques d’écoute des victimes de violation des droits de l’homme politiques, économiques et sociaux, couvrant 58 années de la Tunisie indépendante (1er juillet 1955-31 décembre 2013), sera donné ce soir à 20h30, dans l’espace de l’ex-Club Alyssa (Sidi Dhrif, banlieue nord de Tunis). L’espace exigu devrait rassembler pas moins de 300 personnes alors que des milliers auraient demandé à y assister. Des chaines de télévision tunisiennes et étrangères seront là pour transmettre en direct tout ce qui va se passer au cours de ces séances d’écoute.
Organisées à l’initiative de l’Instance Vérité et Dignité, dans le cadre du parachèvement du processus de justice transitionnelle, ces séances connaîtront quatre dates phare : 17-18 novembre et 17 décembre 2016, puis 14 janvier 2017.
Cinq victimes seront entendues ce soir, cinq autres demain. Selon Khaled Krichi dans une déclaration à Shems Fm : les victimes qui vont témoigner représentent des milliers de personnes qui ont subi les mêmes calvaires et mêmes types de violations. D’où la question : quels sont les critères de choix de ces échantillons de victimes ? Ils sont liés à quatre thèmes, selon Krichi : « la torture, les grandes étapes historiques, la géographie et le genre (sexe)« . La séance du 17 décembre sera quant à elle consacrée à l’écoute des responsables des violations. Leur présence sera obligatoire, contrairement à celle des victimes qui reste volontaire.
A ceux qui qualifient ces séances publiques d’accusation de la part des victimes et d’aveux de la part de leurs « bourreaux », dans une perspective de réconciliation nationale, de voyeurisme ou de vengeance, Krichi assure que l’objectif de ces séances est d’empêcher que ces violations ne se répètent à l’avenir.
Wait and see.
Sihem Ben Sedrine, présidente de l’IVD, a, quant à elle déclaré que plusieurs invitations ont été envoyées pour assister aux séances, notamment au président de la République, à celui de l’ARP et au Chef du gouvernement. « Des invitations ont également été envoyées à des représentants des missions diplomatiques des pays frères et amis, mais aussi à des responsables d’instances de Justice transitionnelle à travers le monde », a-t-elle ajouté.
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