Ce jeudi 16 juillet 2020 est sans doute une journée décisive à l’ARP (Assemblée des Représentants du Peuple) : la plénière du jour sera, en effet, consacrée à l’élection des membres de la Cour Constitutionnelle. Sept candidats sont en lice, dont cinq spécialistes en droit et deux qui ne le sont pas. Voici la liste :
- Mohamed Adel Kaanich (candidat de Qalb Tounes)
- Noureddine Ghazouni (candidat du bloc Démocratique, du bloc National et de Tahya Tounes)
- Ezzeddine Arfaoui (candidat de Tahya Tounes)
- Mohamed Ktata (bloc démocratique)
- Abdeljalil Bouraoui (bloc de la Réforme)
- Jalaleddine Allouche (candidat de la Coalition Al Karama)
- Mohamed Bouzghiba (candidat d’Ennahdha)
A de nombreuses reprises, l’absence d’une Cour Constitutionnelle en Tunisie s’est faite sentir. C’était, à titre d’exemple, après le décès de l’ancien président de la République, Béji Caïd Essebsi, le 25 juillet 2019. Aujourd’hui encore, avec la démission du Chef du gouvernement, une Cour Constitutionnelle aurait sans doute jouer un rôle fondamental pour garantir la stabilité institutionnelle et la constitutionnalité des procédures, évitant ainsi toute interprétation hasardeuse et partisane de la Constitution – même si cette dernière a été conçue pour satisfaire les besoins spécifiques d’Ennahdha -.
Compte tenu des récents rebondissements politiques, la plénière consacrée à l’élection des membres de la Cour Constitutionnelle risque d’être houleuse. La séance se déroulera-t-elle normalement dans ce contexte incertain ? Espérons, dans cet océan de noirceur et de combines politiques, qu’il y aurait, au moins, un petit bout de lumière. La Cour Constitutionnelle ne résoudra pas nos problèmes, certes, mais son instauration constituera un pas non négligeable pour une démocratie tunisienne qui souffre.