En février, le Portugal était le pays le plus touché du monde. Aujourd’hui, il est un des pays où la situation est la meilleure en Europe avec aucun décès recensé ces 24 dernières heures pour la première fois depuis le 2 août.
Le Portugal prend-il la voie du Royaume-Uni ? Le pays en passe de devenir un exemple à suivre pour les pays voisins. Pour la première fois depuis le 2 août 2020, le pays n’a enregistré aucun décès dû au Covid-19 ces dernières 24 heures. Une situation qui contraste fortement avec les autres pays d’Europe continentale, où la mortalité reste élevée.
*Pays le plus touché au monde en février
Une situation qui contraste fortement avec celle du début d’année, lorsque le Portugal était en février le pays le plus touché au monde par le virus en nombre de décès et de nouveaux cas par rapport à sa population.
En début d’année, le système de santé du pays était au bord de l’effondrement, touché de plein fouet par la troisième vague. Manque d’oxygène dans les hôpitaux, lits de réanimation saturés, le Portugal avait envisagé des transferts de patients dans d’autres pays pour soulager ses capacités d’admission. L’Allemagne a notamment envoyé des moyens humains et matériel pour aider le pays.
*Une vaccination similaire aux autres pays
Un renversement de tendance impressionnant qui n’est pas spécialement dû à la vaccination, puisque le Portugal vaccine autant que les autres pays européens. 21,6% de la population au Portugal a reçu au moins une dose, contre 20,7% en France, 23,1% en Espagne et 23,7% en Allemagne. Même constat concernant la part de la population totalement vaccinée, 8,1% au Portugal et en France, 8,4% en Espagne, et 7,2% en Allemagne.
Pour expliquer le succès du Portugal face à la vague de contaminations qui a frappé le pays au début de l’année 2021, il faut regarder les mesures prises. Le 15 janvier, le gouvernement portugais décidait d’un confinement strict fermant écoles et commerces non essentiels et demandant à la population de ne sortir qu’en cas de nécessité.
*Deux mois de confinement strict
Des mesures qui ont duré jusqu’à la mi-mars, date à partir de laquelle un déconfinement progressif a été mis en place, selon le taux d’incidence, avec de nouvelles phases tous les 15 jours selon l’évolution de la situation.
Le 15 mars, lors de la phase 1 du déconfinement, certains commerces non essentiels comme les librairies, les salons de coiffure ou encore les bibliothèques ont pu rouvrir, ainsi que les parcs et jardins. Les enfants âgés jusqu’à 9 ans ont pu reprendre lundi le chemin de leur école maternelle ou primaire. Quinze jours plus tard, début avril, les collégiens ont pu reprendre le chemin de leur établissement, les terrasses des cafés et restaurant ainsi que les monuments et musées ont rouvert.
*Une levée très progressive des mesures
Le 19 avril, à l’occasion de la phase 2 du déconfinement portugais, les centres commerciaux, les salles de spectacle, les lycées, les universités et l’intérieur des cafés et des restaurants ont pu rouvrir, grâce à une situation épidémique maitrisée.
Un déconfinement progressif donc et bien plus strict qu’en France puisque durant cette période, les Portugais avaient toujours obligation de rester chez eux sauf pour les achats de produits de première nécessité et quelques motifs impérieux. Le télétravail et la limitation de circulation entre les communes ont été maintenues durant plus de deux mois. Prochaine étape début mai, avec la reprise des évènements publics en extérieur.
*Un contrôle strict des entrées dans le pays
En parallèle, le Portugal a mis en place des mesures très strictes aux frontières. De fin janvier à avril, le Portugal a interdit tout vol en provenance du Brésil, d’Afrique du Sud et du Royaume-Uni, par crainte des variants qui circulent activement dans ces deux pays. Depuis les vols en provenance de ces pays sont autorisés uniquement dans certains cas avec, à l’arrivée, test et isolement de 14 jours obligatoires.
À la frontière terrestre avec l’Espagne, même restrictions avec une fermeture des frontières sauf rares exceptions au moins jusqu’à la fin avril, une suspension du trafic ferroviaire en provenance d’Espagne, obligation de présenter un test négatif et un isolement obligatoire pour les voyageurs en provenance de pays avec une incidence supérieur à 500 cas pour 100 000 habitants.
Une épidémie contrôlée ajoutée à une vaccination qui progresse devrait permettre au Portugal d’attirer les touristes cet été, un objectif primordial pour l’économie du pays.
(Yahoo Actualités)