Ce samedi, le couvre-feu à 18 heures a été étendu sur l’ensemble du territoire. Le gouvernement français cherche à « réduire encore davantage les contacts sociaux ».
Après avoir regardé la neige tomber ce samedi 16 janvier, la France a commencé à appliquer un couvre-feu généralisé à 18h, « pour au moins 15 jours », a annoncé le Premier ministre Jean Castex, jeudi 14 janvier. Les dérogations restent les mêmes qu’auparavant avec notamment des autorisations pour les déplacements professionnels, un rendez-vous médical ou un motif impérieux, mais les commerces doivent désormais baisser le rideau à 18 heures.
La situation sanitaire reste alarmante en France, avec 21 217 nouveaux cas positifs au Covid-19 confirmés en 24 heures, vendredi 15 janvier, et environ 20 000 nouveaux comptabilisés chaque jour depuis le début de l’année, selon Santé publique France. Des chiffres bien supérieurs aux 5 000 cas quotidiens espérés à la mi-décembre par le gouvernement. Samedi, le groupe américain Pfizer, associé au laboratoire allemand BioNTech, a voulu rassurer concernant les livraisons de vaccins en Europe, après des sueurs froides la veille liées à l’annonce d’une baisse de cadence « pour trois à quatre semaines ». Pfizer et BioNtech ont indiqué avoir mis en place un « plan » pour accélérer la production et revenir au calendrier initial de livraisons à l’Union européenne « à partir de la semaine du 25 janvier ».
Face à la menace de nouveaux variants plus contagieux du coronavirus, le gouvernement a souhaité avancer l’heure du couvre-feu pour « réduire encore davantage les contacts sociaux sur les heures de fin de journée ». Les écoles resteront ouvertes mais les activités sportives scolaires et périscolaires en intérieur sont suspendues et le protocole sanitaire dans les cantines sera renforcé. La préfecture de Mayotte a confirmé, ce samedi, un premier cas de variant sud-africain et annoncé la suspension des liaisons maritimes et aériennes internationales pour 15 jours à partir du dimanche 17 janvier.
Par ailleurs, l’avancement du couvre-feu ne met pas à l’abri d’un nouveau confinement « si nous constatons une dégradation épidémique forte », a prévenu Jean Castex. En déplacement dans l’Allier, le Premier ministre a rappelé que « toute son énergie » était mobilisée sur la lutte contre la crise sanitaire, « priorité des priorités », et insisté sur sa volonté de montrer que le gouvernement continuait à se préoccuper de l’avenir, « parce qu’avenir, bien entendu, il y aura ». Il a également appelé à une vaccination « dans le calme », reconnaissant que les cinq millions de personnes de plus de 75 ans ne pourraient pas être vaccinées « en quelques jours ».
*Près de 389 000 personnes vaccinées en France
Ces nouvelles restrictions sont également motivées par l’arrivée de nouveaux variants du coronavirus, qui ont émergé en Angleterre et en Afrique du Sud, et qui ont déjà forcé plusieurs pays européens à se reconfiner. Dans un avis remis au gouvernement le mardi 12 janvier et rendu public vendredi, le Conseil scientifique va jusqu’à recommander une « limitation des déplacements » entre les régions, voire un confinement dans les endroits les plus à risques.
Pour tenter d’enrayer l’épidémie, la campagne de vaccination se poursuit également. Pour l’heure, près de 389 000 personnes ont reçu la première injection alors que la campagne de vaccination va s’élargir aux personnes de plus de 75 ans ne vivant pas en Ehpad, ainsi qu’aux personnes présentant des pathologies à haut risque (insuffisances rénales chroniques, cancer sous traitement…), ce lundi 18 janvier.
Vendredi, le ministre français de la Santé, Olivier Véran, a assuré que 833 centres étaient « ouverts et accessibles à la réservation ». Pourtant, la prise de rendez-vous, possible depuis jeudi matin, s’apparente parfois à un parcours du combattant, même si « plus d’un million de rendez-vous ont été pris vendredi », selon le ministère de la Santé. Le site sante.fr, qui devait initialement rediriger vers l’une des trois plateformes privées de réservation, n’affichait samedi qu’une liste des lieux de vaccination par département. Et les créneaux de vaccination de nombreux centres affichaient complet samedi à la mi-journée.
(AFP)