Covid-19 : le plan de Boris Johnson pour un retour à la normale fin juin au Royaume-Uni

Une sortie à pas prudents. Boris Johnson a dévoilé lundi sa feuille de route, pour relâcher le confinement en vigueur en Angleterre depuis le 5 janvier. La levée des contraintes débutera le 8 mars, avec un retour à la normale possible à la fin juin. Une stratégie qui se veut « prudente » pour être « irréversible », une « route à sens unique vers la liberté ».
« Nous ne pouvons persister indéfiniment avec des restrictions qui affaiblissent notre économie, notre bien-être mental et physique », a déclaré le premier ministre devant les parlementaires, présentant un plan en quatre étapes pour l’Angleterre. Une période de cinq semaines séparera chaque étape, afin de s’assurer que l’épidémie ne flambe pas de nouveau. À chaque fois, le feu vert ne sera donné que si les « éléments scientifiques » – comme l’efficacité des vaccins anti-Covid et le repli des hospitalisations – le permettent.
Le déconfinement va débuter par la réouverture des écoles le 8 mars, une priorité affichée du gouvernement. Sur le second volet de « socialisation », deux personnes de foyers différents pourront se rencontrer en extérieur à partir de cette même date, une autorisation étendue à 6 personnes à partir du 29 mars. La consigne du « Stay at home » (rester à la maison) sera alors levée. Ce n’est qu’un mois plus tard, le 12 avril, qu’il est envisagé une réouverture des magasins non essentiels et des salons de coiffure. Les pubs et restaurants – mais seulement en extérieur – pourront aussi rouvrir leurs portes à ce moment-là, tout comme les musées.
*Campagne massive et rapide de vaccinations
Nouvelle étape le 17 mai, avec la réouverture des hôtels, de la restauration en intérieur, des cinémas et des stades (avec une jauge maximale de 10.000 personnes). Les rencontres de personnes de différents foyers en intérieur seront, elles aussi, autorisées. Si la situation sanitaire le permet, les restrictions limitant les contacts sociaux pourront être levées le 21 juin au plus tôt, date à laquelle la réouverture complète de l’économie pourrait être effective avec la fin de la consigne de télétravail. L’interdiction des voyages internationaux, elle, ne sera pas levée avant le 17 mai. Un système permettant aux personnes vaccinées de voyager plus librement à l’étranger est par ailleurs à l’étude.
Ce déconfinement va être enclenché parce que tous les indicateurs se sont améliorés, sous le double effet des restrictions et des vaccinations. Le nombre de contaminations quotidiennes est tombé à quelque 11.000 par jour, contre un pic de 80.000 à la fin décembre. Les chiffres d’hospitalisations et de décès sont eux aussi en repli. Au début de l’année, l’apparition d’un variant plus contagieux avait fait craindre la submersion des hôpitaux, ce qui avait provoqué le troisième confinement. Avec plus de 120.000 morts, le Royaume-Uni est le pays le plus durement touché d’Europe et occupe la 5e place mondiale en termes de victimes du Covid.
Le gouvernement Johnson a tout misé sur une campagne massive et rapide de vaccinations. Quelque 17,6 millions de Britanniques ont déjà reçu une première dose, soit un adulte sur trois. D’ici à la mi-avril, tous les plus de 50 ans devraient être partiellement vaccinés et l’objectif est que tous les adultes aient pu avoir une première injection d’ici à la fin juillet. « Je crois fondamentalement que le programme de vaccination a changé la donne en notre faveur », a souligné le premier ministre. Et ce, alors qu’il pense « qu’il n’y a pas de route crédible vers une Grande-Bretagne sans Covid, ou même vers un monde sans Covid ».
Boris Johnson fait face à une double pression. D’un côté, les scientifiques qui le mettent en garde contre les risques d’une résurgence du virus en cas de sortie du confinement trop rapide. De l’autre, de nombreuses voix du Parti conservateur qui l’exhortent à relâcher au plus vite les restrictions pour relancer l’économie. Ils ne comprennent pas sa démarche si lente de déconfinement alors que la quasi-totalité des personnes à risques sont désormais vaccinées. « Si toutes les personnes âgées ou vulnérables, représentant plus de 90 % des cas graves et des morts sont protégées, pourquoi continuer à verrouiller la vie des gens et l’économie », commente un ancien ministre.
Pour lui, Boris Johnson est passé de la désinvolture totale, quand il se vantait de serrer la main à tout le monde au début de la pandémie, à un excès de prudence. Certaines mesures de contrôle aux frontières – quarantaines à l’hôtel pour une liste rouge de pays ou accumulation de tests – le laissent aussi sceptique : « C’est de la gesticulation politique, de la basse démagogie pour flatter un électoral populaire. »
(Le Figaro)

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