Covid-19 : où en sont les vaccins ?

Parmi les 193 candidats-vaccins en cours d’élaboration contre la Covid-19, selon l’Organisation mondiale de la santé, seulement dix sont en phase 3 des études cliniques, celle des tests sur l’homme à grande échelle.
Moderna, Pfizer, AstraZeneca… Quel laboratoire sera le premier à dégainer un vaccin efficace et fiable contre la Covid-19 ? Alors que la deuxième vague épidémique prend de l’ampleur avec une hausse continue des hospitalisations et admissions en réanimation sans un traitement ayant fait ses preuves contre la maladie – tous les espoirs reposent sur l’arrivée d’un vaccin. Si, au 2 octobre selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 193 candidats sont dans la course, 42 sont à l’étape des études cliniques, déclinées en quatre phases de tests chez l’homme. Et parmi eux, seuls dix vaccins ont commencé la phase 3, celle qui étudie l’efficacité et la tolérance à grande échelle, sur plusieurs milliers de personnes. C’est la dernière étape avant une potentielle mise sur le marché, si les résultats sont positifs. Quels sont les laboratoires en tête ? Peut-on espérer un vaccin pour 2021 ou devra-t-on vivre durablement avec le virus ? Le point sur les projets les plus avancés.
*Les candidats en phase 3 des essais cliniques
L’OMS met régulièrement à jour un tableau qui répertorie tous les candidats-vaccins contre la Covid-19. Consultable en ligne (en anglais), celui-ci classe les projets en deux catégories : 151 sont à ce jour en études précliniques, et 42 ont entamé les phases de tests sur l’humain. Si l’Américain Moderna a été la première société à commencer les essais à grande échelle de phase 3 en juillet dernier, d’autres candidats-vaccins le talonnent, à l’instar de ceux de Pfizer, d’AstraZeneca avec l’Université d’Oxford, mais aussi des Chinois Sinopharm et Sinovac. Pour autant, les délais avant la fin des essais sont très variables, entre un et trois ans environ.
*AstraZeneca / Université d’Oxford : malgré un arrêt des essais cliniques en septembre après la détection d’un éventuel effet indésirable grave chez un des participants, le vaccin élaboré par le groupe pharmaceutique anglo-suédois, en collaboration avec l’Université d’Oxford reste un des candidats occidentaux les plus avancés. Alors que le laboratoire pharmaceutique avait fait la promesse alléchante d’un déploiement massif de son vaccin cet automne, la fin des études cliniques est, elle, estimée au 31 octobre 2021.
*mRNA-1273 de Moderna : ce vaccin expérimental emploie une méthode innovante par rapport à un vaccin classique. Au lieu d’injecter un virus inactivé dans l’organisme pour qu’il produise des anticorps et soit capable de se défendre en cas de nouvelle intrusion du Sars-CoV-2, le vaccin élaboré par Moderna consiste à injecter un simple morceau du code génétique du virus, une molécule dite d’ARN messager. Même si la phase 3 a commencé en juillet, la fin des études cliniques est estimée au 27 octobre 2022.
*BNT162b2 de Pfizer : ce vaccin expérimental repose sur la même méthode que celui de Moderna. Si le PDG Albert Bourla a déclaré le 13 septembre dernier sur CBS News (en anglais) qu’“il y a 60 % de chances de savoir si le produit fonctionne d’ici la fin du mois d’octobre”, les résultats préliminaires ne devraient pas être pas être connus avant juin 2021 et la fin des études cliniques est prévue pour décembre 2022.
*Janssen (3e filiale pharmaceutique du groupe Johnson & Johnson) : un candidat-vaccin est en cours d’élaboration grâce à un partenariat avec le ministère de la santé américain. Alors que la phase 3 des études cliniques a à peine commencé en septembre, le laboratoire promet, dans un communiqué, des premiers lots pour une autorisation d’utilisation d’urgence début 2021. Pourtant, la fin des études cliniques est prévue au 10 mars 2023.
*Le NVX-CoV2373 de Novavax : après avoir enchaîné rapidement les deux premières phases des essais cliniques cet été, le candidat-vaccin élaboré par la société américaine de biotechnologie Novavax vient d’entamer la troisième et dernière phase de tests à grande échelle le 23 septembre. L’essai doit inclure 10.000 participants de 18 à 84 ans.
4 candidats vaccins chinois : En Chine, quatre candidats-vaccins ont également engagé la phase 3 des tests à grande échelle. Le premier est élaboré par le groupe public Sinopharm avec le Wuhan Institute of Biology. La fin des essais cliniques est prévue pour juillet 2021. Sinopharm collabore aussi avec le Being Institute of technology à l’élaboration d’un second vaccin contre la Covid-19, fin des essais programmée pour décembre 2021. Le troisième est conçu par le laboratoire Sinovac, fin des études d’ici octobre 2021. Le dernier, CanSinoBiologigal, élaboré avec le Beijing Institute of Biotechnology et testé au sein de l’armée chinoise, devrait présenter des résultats préliminaires en décembre 2021, mais ne terminera pas ses essais cliniques avant août 2022.
-Gam-COVID-Vac du Gamaleya Research Institute : plus connu sous le nom de Spoutnik V, ce candidat-vaccin russe a fait beaucoup parler de lui en août après que le président Vladimir Poutine ait précisé que ce vaccin avait été inoculé à l’une de ses filles. Début septembre, une étude publiée dans the Lancet indique que le vaccin russe déclenche une réponse immunitaire et n’a pas entraîné des effets indésirables graves. La fin des essais cliniques est estimée à mai 2021.
*Quid des laboratoires français ?
Beaucoup des candidats-vaccins les plus avancés dans la course pour lutter contre la pandémie de Covid-19 sont élaborés par des laboratoires ou sociétés de biotechnologies américaines à l’instar de Moderna, Pfizer et Janssen. D’autres sont Chinois… Mais qu’en est-il des Français ? Chez Sanofi et GSK, selon les dernières données actualisées de l’Organisation mondiale de la santé, un vaccin expérimental contre la Covid-19 est actuellement à cheval entre les phases 1 et 2 des essais cliniques. Dans un communiqué publié le 3 septembre, les deux laboratoires ont en effet annoncé le lancement des premiers essais cliniques des phases 1 et 2, “les études précliniques [révélant] un profil de sécurité et d’immunogénicité prometteur.” Si les résultats sont positifs, les deux entreprises espèrent un passage en phase 3 d’ici la fin de l’année.
De son côté, l’Institut Pasteur a développé un vaccin actuellement en phase 1 des essais cliniques qui s’effectuent au sein de l’hôpital Cochin à Paris chez des sujets en bonne santé. En parallèle, l’AP-HP coordonne un autre essai sur la contribution du vaccin BCG au renforcement de l’immunité générale et à la protection contre la Covid-19 chez les personnels de santé. Afin que ces deux essais cliniques soient conduits à grande échelle en France, l’Inserm a lancé une plateforme, baptisée COVIREIVAC le 1er octobre pour inviter 25.000 volontaires.
(Capital)

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