C’est un record, un chiffre inédit pour le Royaume-Uni. Mercredi 22 décembre, selon les chiffres officiels, le pays a enregistré en 24 heures plus de 100 000 cas positifs de Covid-19. Un seuil qu’il n’avait encore jamais franchi depuis le début de la pandémie, il y a près de deux ans. Des contaminations en grand nombre qui ne sont pas sans lien avec la flambée épidémique due au variant Omicron. Cette explosion a même entraîné de nouvelles restrictions dans plusieurs régions du royaume, alors que le pays s’apprête à célébrer Noël.
Le Royaume-Uni, figurant parmi les plus durement touchés dans le monde, déplore depuis le début de la pandémie 147 573 morts, dont 140 recensés ces dernières 24 heures. Plus de 11,6 millions de personnes ont été testées positives depuis l’apparition du virus dans le pays début 2020, dont 106 122 supplémentaires enregistrées mercredi. Face à cette progression en flèche de l’épidémie, le Premier ministre Boris Johnson a prévenu lundi qu’il « n’hésiterait pas » à introduire des mesures plus restrictives que le port du masque et la recommandation du télétravail actuellement en vigueur, mais a choisi de temporiser.
*Période d’isolement réduite pour les vaccinés
Pour l’heure, le gouvernement a annoncé mercredi la réduction de dix à sept jours de la période d’isolement en Angleterre pour les personnes vaccinées ayant contracté le coronavirus. Les personnes qui disposent de deux tests antigéniques négatifs réalisés au sixième et septième jours pourront désormais sortir de leur isolement. Selon le gouvernement, davantage de personnes pourront ainsi passer Noël en famille, sans risquer pour autant de transmettre le virus.
Après l’Écosse mardi, le Pays de Galles, qui comme chaque province britannique décide de sa politique sanitaire, a d’ores et déjà annoncé un tour de vis pour après Noël : à partir du 26 décembre, les groupes seront limités à six personnes maximum dans les pubs, restaurants et cinémas. Le service devra se faire obligatoirement à table et les événements seront limités à 50 personnes dehors, 30 à l’intérieur, a précisé le Premier ministre gallois Mark Drakeford. Dans tout le pays, les efforts sont faits pour accélérer la vaccination avec désormais près d’un million de doses de rappel administrées par jour.
*Une formule modifiée du vaccin pour les enfants de 5 à 11 ans
Pour élargir le public visé, le régulateur britannique a approuvé mercredi une formule modifiée du vaccin anti-Covid Pfizer-BioNTech pour les 5-11 ans, mais les scientifiques qui conseillent le gouvernement ont recommandé pour l’heure de réserver le vaccin aux seuls enfants à risque. Alors que le Royaume-Uni a jusqu’à présent adopté une attitude très prudente concernant la vaccination des enfants, le régulateur britannique (MHRA), a jugé le vaccin Pfizer « sûr et efficace » pour les enfants de cette tranche d’âge, chez qui les données mettent en évidence un « rapport bénéfice-risque positif ».
« Aucune nouvelle inquiétude en matière de sécurité n’a été identifiée », a souligné dans un communiqué June Raine, directrice générale de la MHRA. Le JCVI, qui conseille le gouvernement sur sa campagne de vaccination, a recommandé que les enfants de 5 à 11 ans à risque ou dont un membre du foyer est gravement immunodéprimé, se voient proposer la vaccination. Il préconise de leur administrer deux doses de 10 microgrammes, un tiers de la dose pour les adultes, espacées de huit semaines. Les recommandations pour tous les 5-11 ans seront publiées ultérieurement.
*Deux nouveaux contrats pour des traitements antiviraux
Si la plupart des 5-11 ans présentent un « très faible risque d’être gravement malade », le risque est plus important pour ceux qui ont « des problèmes de santé sous-jacents », a souligné le Pr Wei Shen Lim, coprésident du JCVI. Le JCVI recommande par ailleurs d’étendre aux classes d’âge supérieures éligibles la campagne de rappel.
Le ministre britannique de la Santé Sajid Javid a par ailleurs annoncé mercredi la signature de deux nouveaux contrats avec Merck et Pfizer, à qui le Royaume-Uni achète 1,75 million et 2,5 millions de comprimés supplémentaires de leurs antiviraux anti-Covid – respectivement le molnupiravir et le PF-07321332/ritonavir. Les antiviraux agissent en diminuant la capacité d’un virus à se répliquer, freinant ainsi la maladie. Ces traitements par comprimés peuvent être pris à la maison et constituent une nouvelle arme essentielle dans la lutte contre la maladie.
(AFP)