Covid-19 : Une mutation génétique pourrait expliquer l’immunité de certaines personnes

Les personnes qui contractent le COVID-19 mais ne développent jamais de symptômes, peuvent avoir un avantage héréditaire. Selon une nouvelle étude dirigée par des chercheurs de l’UC San Francisco, ces personnes sont plus de deux fois plus susceptibles que les individus qui deviennent symptomatiques de contenir une variation génétique spécifique qui aide à l’éradication du virus.

L’article, publié le 19 juillet 2023 dans « Nature », offre la première preuve qu’il existe une base génétique pour le SRAS-CoV-2 asymptomatique. La recherche aide à résoudre le mystère de la raison pour laquelle certaines personnes peuvent être infectées sans jamais tomber malades à cause du COVID-19.

Le secret réside dans l’antigène leucocytaire humain (HLA), ou marqueurs protéiques qui signalent le système immunitaire. Une mutation dans l’un des gènes codant pour HLA semble aider les cellules T tueuses de virus à identifier le SRAS-CoV-2 et à lancer une attaque éclair. Les cellules T de certaines personnes porteuses de cette variante peuvent identifier le nouveau coronavirus, même si elles ne l’ont jamais rencontré auparavant, grâce à sa ressemblance avec les virus du rhume saisonnier qu’elles connaissent déjà. Cette découverte indique de nouvelles pistes pour les médicaments et les vaccins.

« Si vous avez une armée capable de reconnaître l’ennemi tôt, c’est un énorme avantage », a expliqué le chercheur principal de l’étude, Jill Hollenbach, professeur de neurologie, d’épidémiologie et de biostatistique.

Les chercheurs de l’UCSF ont découvert que 20% des personnes de l’étude qui sont restées asymptomatiques après l’infection portaient au moins une copie du variant HLA-B15, contre 9% de celles qui ont signalé des symptômes. Ceux qui portaient deux copies du variant étaient beaucoup plus susceptibles – plus de huit fois – d’éviter de se sentir malades.

Pour comprendre comment ce variant a réussi à écraser le virus, l’équipe de Hollenbach a collaboré avec des chercheurs de l’Université La Trobe en Australie. Ils se sont concentrés sur le concept de mémoire des lymphocytes T, qui est la façon dont le système immunitaire se souvient des infections précédentes.

Les chercheurs ont examiné les cellules T de personnes porteuses du HLA-B15 mais n’ayant jamais été exposées au virus du SRAS-CoV-2, et ont découvert que ces cellules répondaient toujours à une partie du nouveau coronavirus appelé peptide NQK-Q8. Ils ont conclu que l’exposition à certains coronavirus saisonniers, qui ont un peptide très similaire, a permis aux cellules T de ces individus de reconnaître rapidement le SRAS-CoV-2 et de monter une réponse immunitaire plus rapide et plus efficace.

 

 

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