Les dernières élections des membres du bureau exécutif d’Ennahdha ont marqué un tournant dans l’histoire du parti, à bien des égards. En effet, des dirigeants, considérés comme proches de Rached Ghannouchi, ont été refoulés par les électeurs, alors que d’autres, considérés comme des frondeurs, sont montés en flèche. On parle, chez les soutiens du Cheikh, de Saïda Lounissi ou de Rafik Abdelsalam. Côté frondeur, nous avons Abdelatif Mekki qui est devenu vice-président d’Ennahdha.
Réagissant à ces faits, le président du Conseil de la Choura, Abdelkarim Harouni, a tenté, ce lundi 4 janvier 2021, de minimiser les dégâts. « Ces élections sont historiques car elles ont prouvé que le parti est démocratique et que l’alternance est en vigueur. Le président du mouvement n’a pas imposé de listes », a-t-il déclaré dans La Matinale de Shems FM.
Harouni assure que la liste des 100 n’a pas été rejetée – ndlr : ce sont 100 dirigeants ayant adressé, dans le passé, une lettre à Rached Ghannouchi pour l’appeler à céder la place aux autres –. « Les 100 ne sont pas des opposants au président du mouvement et ils ne constituent pas une organisation à part. Parler d’une crise est dépassé. Quant à Abdelatif Mekki, c’est un frère et nous ne sommes pas en guerre. Le fait qu’il intègre le bureau exécutif constitue un acquis pour lui et pour le parti. Nous essayons de profiter de tous nos dirigeants sans exclusion », a encore affirmé Harouni.
Pourtant, il faut rappeler que Lotfi Zitoun, ancien dirigeant au sein d’Ennahdha, n’est pas du tout de cet avis. Réagissant aux dernières élections des membres du bureau exécutif, il considère que les résultats reflètent la profondeur de la crise interne au sein d’Ennahdha. « Le parti peut être baptisé le parti des Califats. C’est le Califat de son président », a-t-il lancé dans un entretien paru dans le quotidien Al Chourouk dimanche 3 janvier 2021.
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