12 membres du bureau politique de Harak Tounes Al Irada ont présenté mercredi 16 août leurs démissions. Iyadh Elloumi, ancien rcdiste ayant rejoint le parti en 2016, fait partie de ces démissionnaires et plusieurs voix au sein du parti se sont élevées contre lui, l’accusant d’avoir été le commanditaire de la démission collective.
L’intéressé est intervenu ce vendredi 18 août 2017 dans Studio Shems pour, selon ses dires, « éclairer l’opinion publique et se défendre après avoir hésité à le faire ». « J’ai été visé personnellement. Ma démission a été présentée au président du parti, Moncef Marzouki, avant le mois de Ramadan. Ce dernier l’a refusée, promettant de régler les problèmes internes du parti », explique Iyadh Elloumi.
Trois poids lourds du parti sont dans son viseur : Adnen Manser, secrétaire général, Tarak Kahlaoui et son épouse. « Il n’y a plus d’éthique au sein de Harak Tounes, alors que c’est le principe sur lequel il a été construit. Ces trois personnes enseignent aux jeunes le manque de respect, les insultes et l’avidité. Or, ce sont des professeurs universitaires. Ils auraient pu se montrer à la hauteur », lance-t-il.
Iyadh Elloumi a, par la suite, été interpellé sur son appartenance à l’ancien parti au pouvoir, le Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD), et sur ses relations avec Kamel Letaief. « Je suis un destourien et je suis fier de l’être. Ceux qui me critiquent sur ce point sont encore coincés en 2011. Quant à Kamel Letaief, cela fait longtemps que je ne l’ai pas vu. Je considère avoir accompli mon devoir avec honneur au sein de Harak Tounes Al Irada », affirme-t-il.
Adnen Manser et Tarak Kahlaoui, selon le membre démissionnaire, considèrent le parti comme leur propriété, plaçant les citoyens en « seconde zone ». « Ceux qui entourent Moncef Marzouki sont ceux qui veulent diviser les tunisiens. Ils préparent la succession du président du parti », assure-t-il encore.
Iyadh Elloumi revient, par ailleurs, à la charge contre ses adversaires en s’interrogeant sur le motif de leur acharnement contre lui. « Je me suis retiré en douceur sans avoir appelé à une démission collective. Pourquoi avoir choisi de s’attaquer à ma personne au lieu de s’occuper des membres restants ? », dit-il, affirmant que des pratiques secouant d’autres partis politiques – qu’il n’a pas voulu citer – ont contaminé Harak Tounes Al Irada.