La crise secouant le secteur médiatique et notamment celui de la presse écrite a fait l’objet d’une émission télévisée diffusée le soir du 15 avril 2020 sur la chaîne publique, Al Wataniya 1. L’émission ayant invité Taïeb Zahar en sa qualité de président de la Fédération tunisienne des directeurs de journaux (FTDJ) a, également, vu la présence du représentant la direction de Dar El Anwar, Abdeljelil Massoudi, du membre du bureau exécutif du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Zied Dabbar ainsi que de Hassen Zargouni, directeur de Sigma Conseil.
Revenant sur la situation de la presse écrite surtout en période de confinement avec la suspension de l’édition des journaux, Taïeb Zahar a relevé les conditions précaires inhérentes au secteur. L’absence de la publicité ainsi que la suspension des ventes et des abonnements –les deux relatives au confinement- en sont la cause.
Avec des chiffres alarmants présentés par Hassen Zargouni à l’instar du lectorat des journaux papiers et des magazines (23,4% et 3,7%) ou encore de la baisse des investissements dans la presse écrite (une baisse de 73% entre 2010 et 2019 soit 11 mille publicités en 2019 comparé à 40 mille en 2010), la conjoncture dans laquelle évolue la presse écrite paraît plutôt morose.
Seuls 3,5% des investissements dans les médias -évalué à 81,34 millions de dollars en 2019- sont attribués à la presse écrite alors que 68,7% sont accordés à la télévision.
C’est dans ce sens que Taïeb Zahar a réitéré le danger qui guette la presse papier en Tunisie dénonçant les tergiversations des différents gouvernements qui se sont succédé après la Révolution. Des gouvernements qui se sont refusés à appuyer le secteur en l’absence d’une véritable volonté politique et dans le but d’étendre leur mainmise sur les médias.
La concrétisation des précédentes propositions à l’instar de l’examen du projet de loi portant création de l’agence nationale de gestion de la publicité publique et des abonnements, un projet soumis à l’Assemblée depuis des mois et visant à alléger la charge des entreprises médiatiques fait partie des solutions à la crise du secteur médiatique. La création d’un Fonds de digitalisation des médias estimé à 5 millions de dinars constitue, également, un moyen assurant la transition numérique des médias et leur développement.
Ainsi, le président de la FTDJ a appelé le Parlement à accélérer l’approbation du projet de loi en question aussi bien que l’adoption du Fonds de digitalisation des médias exhortant l’Etat à contribuer à la rémunération des salariés dans le secteur médiatique. Une contribution estimée à 1,8 MD.
Taïeb Zahar n’a pas manqué, de surcroît, de saluer l’initiative du gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Marouane Abassi quant aux médias. En effet, Abassi avait exprimé son attachement au Fonds de digitalisation des médias soulignant qu’il cherchait les moyens financiers nécessaires pour le concrétiser. Il avait, de plus, exhorté les banques et les grandes entreprises à maintenir leurs campagnes publicitaires dans la presse écrite afin de garantir l’équilibre financier de ces établissements médiatiques.
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