La conférence de Berlin sur la Libye démarre aujourd’hui sans la Tunisie. Il faut rappeler qu’on n’a pas arrêté de crier au scandale car les organisateurs de cette conférence et particulièrement le pays hôte n’ont pas daigné adresser une invitation au pays qui sera le plus impacté en cas de recrudescence de la violence dans ce pays avec lequel la Tunisie plus de 450 km de frontières. Plus encore, en 2011 plus d’un million de réfugiés ont fui la Libye pour venir en Tunisie, certains parmi sont jusqu’à ce jour sans solution abandonné à leur sort par tout le monde. Qu’en sera-t-il en cas d’un nouveau flux du même genre et quels risques sécuritaires encoure la Tunisie ? Les réponses vont être données, à coup sûr, lors de cette conférence.
Sauf que la question est de savoir comment la Tunisie a-t-elle pu décliner l’invitation qui lui est parvenue même tardivement. Cette position de la Tunisie n’a pas surpris les tunisiens uniquement mais également l’Italie, la France et l’Allemagne elle même qui ne s’expliquent pas le refus de Kaïs Saïed de l’invitation de la chancelière allemande Angela Merkel d’assister à la conférence de Berlin. Le prétexte que l’invitation ait été envoyée tardivement, n’était pas convaincant.
Dans le communiqué rendu public samedi par le ministère des A.E, qui s’était abstenu de toute réaction avant vendredi, il est souligné que Kaïs Saïed avait décliné l’invitation qui lui avait été adressée par Angela Merkel car l’invitation est parvenue de manière tardive, mais aussi en raison de l’absence de la Tunisie aux préparatifs de cette conférence. Or s’il est vrai que cette invitation a été tardive – il faut préciser que l’Algérie avait reçu la sienne le même jour – on nous fait savoir que l’ancien ministre des A.E avait pris part à quelques réunions préparatoires et que l’absence de la Tunisie est devenue effective depuis le limogeage de Jhinaoui.
Sauf que quelles que soient les raisons, il était important pour la Tunisie d’être présente à Berlin. Les enjeux sont de taille et cette conférence était une occasion en or pour la Tunisie pour imposer sa façon de voir et participer à la prise de décision et contribuer à trouver des solutions dans l’intérêt du peuple frère libyen et par conséquent dans l’intérêt également de la Tunisie.
A cause de la décision prise par Kaïs Saïed, la Tunisie vient de perdre une grande occasion pour faire partie d’une éventuelle solution pour la crise libyenne aux côtés de dirigeants de grande importance. Elle perdu une occasion pour exiger que les pays impliqués pour trouver cette solution de la soutenir financièrement pour pouvoir affronter le flux de réfugiés qu’elle commence à recevoir, même si pour l’heure cela reste contrôlable, étant donné qu’en tant que pays ayant des frontières communes avec la Libye, il sera frappé de plein fouet par les répercussions de l’évolution de la situation dans ce pays frère.
Il faut rappeler que les libyens étaient conscients de l’importance de la présence tunisienne à Berlin. Le ministre libyen des A.E est allé jusqu’à exiger la présence de la Tunisie et du Qatar à cette conférence. Le chef de l’Etat tunisien a une autre façon de voir ce qui nous mène à nous interroger si diplomatiquement parlant on est vraiment dans le bon sens.
On finira par le savoir.
F.B