Le rythme effréné de l’arrivée de migrants à Lampedusa pousse la France et l’Allemagne à réagir. La première économie européenne, l’Allemagne, suspend son processus d’accueil. La Méditerranée est le théâtre d’une crise migratoire sans précédent, avec des milliers de migrants arrivant sur les côtes italiennes en un temps record. La vague d’arrivées massives a incité la France et l’Allemagne à prendre des mesures drastiques pour protéger leurs frontières.
Records battus à Lampedusa
En l’espace de 24 heures, plus d’une centaine de bateaux de migrants ont débarqué à Lampedusa, une île italienne déjà surchargée par l’afflux de demandeurs d’asile. Les arrivées ont été si nombreuses que tous les records précédents ont été pulvérisés. Dans le hotspot du district d’Imbriacola, près de 4.686 personnes ont été enregistrées dans la soirée, dont environ 4 mille sont arrivées rien que le dernier jour. La situation d’urgence a incité le ministre français de l’Intérieur, Gérard Darmanin, à annoncer son intention de « sécuriser » la frontière entre Menton et Vintimille, en raison d’une augmentation spectaculaire des flux de migrants de 100 %.
L’Allemagne reporte les processus d’accueil
De l’autre côté de la frontière, l’Allemagne a également réagi à cette crise en suspendant son processus d’accueil. La ministre allemande de l’Intérieur, Nancy Faeser, a expliqué cette décision en invoquant la « forte pression migratoire vers l’Allemagne » et la « suspension en cours des transferts en vertu de la Convention de Dublin ». Cette dernière permet normalement le transfert des demandeurs d’asile vers le pays de leur première entrée dans l’Union européenne. Cependant, l’Italie a bloqué ces transferts depuis neuf mois, entraînant une impasse.
Le mécanisme de solidarité volontaire suspendu
Une mesure qui a été suspendue par l’Allemagne est le « mécanisme de solidarité volontaire ». Ce projet, initié par la ministre allemande de l’Intérieur, Nancy Faeser, en collaboration avec son homologue français, visait à répartir 10 mille demandeurs d’asile en provenance des principaux pays d’arrivée, notamment l’Italie, vers d’autres pays de l’Union européenne prêts à les accueillir.
Cependant, en raison du manque d’engagement de plusieurs pays, l’objectif a été réduit à 8 mille personnes. Jusqu’à présent, seulement 2.500 personnes environ ont été réparties, principalement en Allemagne et en France. La décision allemande aura un effet limité sur l’Italie.
Il sied de rappeler que l’Italie a déclaré l’état d’urgence en raison de l’afflux massif de migrants.