Plus de 7000 migrants sont arrivés au Lampedusa, à 150 km de la Tunisie, en l’espace de 2 jours à peine. Sur place, la situation humanitaire et sanitaire devient de plus en plus difficile. Les autorités italiennes, pour leur part, sont complètement dépassées. Giorgia Meloni, présidente du Conseil d’Italie, a appelé à la solidarité européenne, affirmant que la gestion des flux migratoires est une responsabilité partagée, et qu’elle n’incombe pas uniquement à l’Italie.
Dans ce contexte plein d’incertitudes, la présidente de la Commission Européenne, Ursula Van Der Layen, s’est rendue sur l’île en question ce dimanche 17 septembre 2023. Suite à sa visite, un plan d’action a été annoncé dans un communiqué publié par la Commission Européenne le même jour. C’est un plan d’action qui devrait être mené dans le cadre du « respect des Droits fondamentaux et des obligations internationales ». Il a été présenté en 10 points:
- Le renforcement du soutien apporté à l’Italie par l’AUEA (Agence de l’Union Européenne pour l’asile) et les gardes-frontières et garde-côtes européennes (Frontex). Le but est de mieux gérer le nombre croissant de migrants, et ce dans le but de les enregistrer dès leur arrivée. Cela comprend aussi l’enregistrement des empreintes digitales, le débriefing et l’orientation vers les autorités compétentes
- Le soutien en vue de transférer les migrants du Lampedusa vers d’autres zones, y compris au sein d’autres États de l’Union Européenne. Le mécanisme de solidarité volontaire va être activé. Les mineurs et les femmes vont bénéficier d’une attention particulière
- La hausse du nombre de rapatriements vers les pays d’origine dans le cadre d’une action concernée avec ces derniers. Dans cette même optique, le but est d’améliorer la coopération avec ces pays. Il s’agit aussi de former le personnel afin d’accélérer les rapatriements
- L’établissement de partenariats et la lutte contre la contrebande en partenariat avec les pays d’origine et de transit. Le but est de prévenir les départs clandestins. La Tunisie, dans cet ordre d’idées, pourrait signer un accord avec Frontex. de plus, il y aura une Task force de coordination dans Europol. Elle devrait être formée afin de lutter contre la contrebande sur la route entre la Tunisie et le Lampedusa
- Le renforcement de la surveillance des frontières maritimes et aériennes à travers, notamment Frontex. La Commission Européenne a aussi évoqué d’éventuelles missions navales en Méditerranée. Dans cette même optique, des équipements devraient être fournis à la Tunisie. Les garde-côtes de notre pays pourraient aussi suivre une formation
- L’application de mesures visant à limiter le recours à des navires en état déplorables. Il s’agit aussi de lutter contre les chaînes d’approvisionnement et de s’attaquer à la logistique des passeurs. Le but est de mettre les bateaux saisis hors d’état de naviguer
- L’AUEA va bénéficier d’un soutien plus conséquent à travers, notamment, la simplification des procédures et leur accélération. Il s’agit aussi de rejeter les demandes jugées « infondées », d’appliquer des interdictions d’entrées et de l’interdiction d’enregistrement dans le système d’information Schengen (SIS)
- L’intensification des campagnes de communication et de sensibilisation afin de décourager les traversées de la mer. En revanche, d’autres alternatives devraient être proposées, à l’instar de l’admission humanitaire et des autres moyens légaux de migrer
- Le renforcement de la coopération entre l’Organisation Internationale de la Migration (OIM) et le Haut Commissariat des Réfugiés des Nations Unies (HCR). Le but est de mettre en place une approche globale visant à assurer la surveillance des itinéraires et à aider au retour volontaire à travers les pays de transit
- L’application du Mémorandum d’accord signé entre la Tunisie et l’Union Européenne le 16 juillet 2023 qui devait permettre de résoudre, justement, la crise migratoire, ne serait-ce qu’en partie