Le Fonds monétaire international (FMI) a confirmé mardi sa prévision de croissance mondiale pour 2024 à 3,2%, tablant sur une amélioration modérée de la performance économique en Chine et en Inde. Néanmoins, le prêteur multilatéral a alerté sur deux risques majeurs qui pourraient fragiliser cette trajectoire : l’état des finances publiques dans certains pays et la montée des tensions protectionnistes.
Selon les projections du FMI, la croissance mondiale devrait ralentir à 3,2% en 2024, un chiffre inchangé par rapport aux prévisions de mars dernier. La tendance modérée s’explique par le ralentissement attendu de l’économie américaine, combiné à une reprise progressive de l’économie européenne à partir de 2025.
Les écarts de performance entre les grandes régions du monde devraient persister en 2024. Les États-Unis devraient afficher une croissance de 2,6%, tandis que la zone euro se contenterait de 0,9%. En Chine, la croissance est rehaussée à 5%, tandis que l’Inde devrait connaître une amélioration de 7% de sa richesse.
Le FMI a identifié deux sources de préoccupation pour la stabilité économique mondiale. D’une part, l’état des finances publiques dans certains pays, fragilisées par les dépenses liées à la pandémie, pourrait altérer la reprise mondiale. D’autre part, la montée des mesures protectionnistes et des tensions commerciales entre les grandes puissances représente un risque croissant de fragmentation géo-économique.
Pierre-Olivier Gourinchas, chef économiste du FMI, a souligné que « nous voyons une explosion du nombre de mesures restrictives. 3 mille mesures ont été mises en place l’année dernière, contre plus d’un millier en 2019 ou 2020, ce qui était déjà un niveau élevé ». La fragmentation observée pourrait nuire à la circulation des biens et des services, entravant la croissance mondiale.
Par ailleurs, la reprise en Europe, bien qu’encourageante, reste fragile et dépendra de la capacité des pays à gérer leurs finances publiques et à s’ouvrir au commerce international.