Les djihadistes de Daech ont crée, hier, un gigantesque brouhaha dans le village de Tall Misas, au nord-est de la Syrie.
«Nous avons entendu le bruit des armes automatiques et des bombardements pendant sept heures, effrayés, avant de nous décider à abandonner notre maison», raconte Dany Jano, joint par téléphone à l’AFP. «Nous avons su que Daech était tout proche de notre village», poursuit t-il.
L’assyrien de 35 ans raconte comment sa famille et lui ont réussi à s’enfuir. «J’ai pris trois enfants sur ma mobylette et j’ai rejoint le convoi». «Nous sommes partis en pyjama sans nous retourner, sans nous arrêter jusqu’à ce que nous arrivions ici à Hasake», explique t-il. Avant de préciser que pour faire 30 kilomètres via sa mobylette, il a du passer «les 5 heures les plus longues et les plus difficiles de ma vie, car nous avons été la cible de tireurs embusqués et un mortier a touché une voiture».
Les Assyriens sont des chrétiens syriens qui vivent dans la ville de Hasake divisée entre les forces kurdes et les territoires de l’État islamique. Selon l’AFP, ils sont près de 30 000, soit 2,5 % du 1,2 million de chrétiens en Syrie. Daech aurait donc décidé de lancer, depuis lundi, une attaque contre une série de villages et hameaux du Haut Khabour. L’AFP estime à 220, le nombre de chrétiens assyriens kidnappés.
Décidément, le comportement animalier et irascible de Daech contre les minorités au Moyen-Orient n’est pas prêt de se rétracter.
Alexis Ibohn