La danse est l’une des premières formes d’expression humaine. Bien avant l’apparition de l’écriture, les hommes et les femmes dansaient. Dans les grottes préhistoriques, les peintures rupestres témoignent de corps en mouvement, évoquant des rituels mystérieux, des fêtes, ou des moments de communion avec la nature et les esprits. Mais d’où vient cette impulsion si universelle, et pourquoi dansons-nous encore aujourd’hui ?
Une origine ancrée dans le sacré et la survie
Les premières danses avaient une fonction spirituelle, religieuse ou sociale. Elles accompagnent les rites de passage, les prières pour une chasse fructueuse, les célébrations de la naissance ou les cérémonies funéraires. Chez les peuples d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique, la danse faisait partie intégrante du lien avec la nature et les divinités.
En Égypte antique, les prêtres dansaient devant les dieux. En Inde, les danses classiques comme le Bharatanatyam étaient (et sont encore) une offrande rituelle. En Grèce antique, la danse faisait partie de l’éducation, de la philosophie et du théâtre. Chaque civilisation a développé ses styles, ses codes, et ses rythmes, tout en gardant cette connexion à quelque chose de plus grand que soi.
Un langage universel
Avant que les mots ne structurent la pensée, le corps dansait pour communiquer. La danse permettait de transmettre des émotions, raconter une histoire, exprimer la joie, la peur, la colère ou l’amour. Ce langage non verbal traverse les frontières culturelles et les époques. Aujourd’hui encore, on danse pour dire ce qu’on ne peut pas dire autrement.
La danse est un miroir de l’âme, une archive vivante non seulement des sociétés mais aussi des luttes et quêtes individuelles. Qu’elle soit pratiquée dans les rues, les studios, ou sur scène, elle rassemble, ébranle et libère. Elle parle au corps de l’autre sans le heurter, elle hurle ce que nous n’entendons pas. C’est sans doute là sa plus grande force, permettre à chacun.e de réapproprier son récit par le mouvement, librement.
Pourquoi danse-t-on aujourd’hui ?
Les raison pour lesquelles nous dansons aujourd’hui sont multiples:
Pour se connecter aux autres: la danse rassemble. Elle unit les corps et les esprits dans un mouvement commun, que ce soit en couple, en groupe ou en communauté.
Pour se reconnecter à soi: danser, c’est aussi un acte intime. Cela permet de libérer des tensions, de mieux ressentir son corps, de se recentrer.
Pour célébrer: on danse dans les fêtes, les mariages, les victoires. La danse est une expression naturelle de la joie.
Pour guérir : la danse-thérapie, de plus en plus répandue, utilise le mouvement comme outil de soin psychologique et émotionnel.
Pour créer: la danse est un art vivant. Elle donne forme à l’imaginaire, au désir, à la beauté.
Danser, c’est être vivant
La danse est plus qu’un simple divertissement. Elle est un moyen d’expression universel, un acte de présence, une façon d’habiter pleinement son corps et le monde. Que ce soit dans une tribu ancestrale, un studio de ballet, une rue, un club ou un salon, l’être humain danse pour exister, pour sentir, pour vibrer. La danse transcende les mots, elle est un souffle, un besoin, et surtout une liberté.
Selim Charbti